Les jeunes de l’Archidiocèse de Gitega expriment leurs préoccupations et leurs desideratas face à la situation qui prévaut au Burundi.

gitega jeuneLors d’un forum diocésain organisé au mois d’août dernier à la Paroisse de Makebukoet qui a réuni les jeunes en provenance de toutes les paroisses de l’Archidiocèse de Gitega ont beaucoup apprécié les efforts de l’Eglise de rassembler et de former les jeunes. Le 07 août 2015, jour de la clôture de ce forum, ces jeunes ont adressé à S.E. Mgr Simon NTAMWANA Archevêque de Gitega, une lettre et dans laquelle ils reconnaissent l’importance des fora des jeunes pour leur foi et pour leur vie :

« Les formations que nous recevons, redynamisent notre foi en Jésus Christ, exacerbent nos valeurs et nos mœurs et nous engagent à devenir des apôtres pour le respect de la vie et de la dignité humaine. En réalité, la vie humaine est sacrée ! Et d’ailleurs, selon la Bible, le sang versé est vengé : « le sang de ton frère dans le sol me réclame vengeance» (Gn 4,10). Ces formations nous exhortent à devenir comme des « braises » sous la cendre qui sauvegardent le feu. En d’autres termes, nous devenons des gardiens de la paix, des pionniers du pardon mutuel et de la réconciliation. Nous les apprécions hautement parce qu’elles réveillent en nous l’esprit d’engagement pour le service de notre Eglise et de notre pays et nous aident à être plus patriotiques. Aussi souhaiterions-nous que ces forums soient multipliés. Nous vous sommes reconnaissants enfin, de placer en nous les jeunes l’espoir de l’Eglise pour le temps présent et pour l’avenir ».

Eu égard à la crise socio politique, sécuritaire et économique que le pays est en train de traverser, ces jeunes ne restent pas indifférents. Ils expriment à haute voix ce qui les tient à cœur en précisant dans la même lettre adressée à Mgr l’Archevêque de Gitega leurs préoccupations et leurs désidératas :

« Nous sommes alarmés par ce qui se passe dans notre pays. Nous sommes très préoccupés par les nombreux cas d’assassinats et exécutions extrajudiciaires sous diverses formes très regrettables. Nous apprenons que certaines personnes sont persécutées pour leurs convictions tandis que d’autres sont torturées. Nous sommes très attristés surtout pour nos compatriotes vivant dans des conditions très précaires dans les camps de réfugiés. Nous sommes angoissés et apeurés par les signes avant-coureurs d’une guerre probable pouvant éclater à tout moment ».

Les jeunes souhaitent que les leaders des partis politiques évitent d’instrumentaliser et d’utiliser les jeunes dans les actes de persécution et de violences pour accéder au pouvoir ou pour s’y maintenir. Ils exhortent en outre les acteurs politiques à se retrouver le plus rapidement possible autour d’une table de négociation pour résoudre les questions litigieuses les plus pressantes. « Qu’ils nous épargnent de la guerre », insistent les jeunes.

Quant aux jeunes eux-mêmes, ils s’engagent à ne pas prêter oreilles à tous ceux qui les exhortent à se haïr, à s’entretuer et à persécuter leurs frères et sœurs. Ils interpellent même la Communauté Internationale pour qu’elle poursuive son effort d’assister les Burundais sur la voie de sauvegarde de la paix à travers le dialogue et la concertation.