CLOTURE DES JUBILES DES OPM ET OUVERTURE DU JUBILE DE 125 ANS D’EVANGELISATION AU BURUNDI
Samedi le premier Octobre 2022, au Sanctuaire Marial de Bujumbura au Mont Sion Gikungu, l’Eglise du Burundi a célébré deux évènements à savoir la clôture des jubilés des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) et l’ouverture du jubilé de 125 ans de l’évangélisation du Burundi. C’était au cours d’une célébration eucharistique très solennelle présidée par S.E. Mgr Joachim NTAHONDEREYE président de la CECAB en compagnie avec tous les évêques du Burundi et le Nonce Apostolique au Burundi.
Pour bien vivre ces événements, cette journée inoubliable a été précédée par une semaine d’évangélisation caractérisée par une série de prières et d’enseignements qui ont eu lieu dans la paroisse Sainte Anne de Musaga dans l’Archidiocèse de Bujumbura. Deux thèmes principaux ont guidé ces activités dont le premier a été proposé par les évêques burundais : «Twijukire ubutumwa bw’ingo, urugo rukristu rube Ekleziya yo haziko imenyesha Inkuru nziza hose » qui se pourrait traduire comme « Faisons prioritaire l’apostolat des familles, que la famille chrétienne soit l’Eglise du foyer qui annonce la Bonne Nouvelle partout » ; le second a été donné par le Saint Père François pour bien célébrer le mois missionnaire de cette année 2022: « Vous serez mes témoins ».
Toutefois chaque jour de la semaine disposait de son propre thème. Celui du lundi 26 septembre était ainsi libéré : « L’Eucharistie source et sommet de la mission d’évangélisation ». Il a été développé par Mr l’Abbé Salvator NGENDABANYIKWA Directeur National des Œuvres Pontificales Missionnaires au Burundi. Partant de la Parole de Dieu tirée de de l’Evangile selon Saint Matthieu relatant la Cène du Seigneur (Mt 26, 26-29), il a montré l’importance de la nourriture qu’on partage dans la famille. Depuis que le peuple de Dieu était en Egypte avant la traversée de la Mer Rouge, le repas se révèle comme un signe d’amour, de joie, de pardon, bref de fête. C’est pour cette raison que le repas devait être partagé, et même à celui qui qui était empêché pour des raisons valables, sa part devait être conservée. Normalement ce sont des personnes qui partagent le repas, sinon les animaux ne partagent pas. C’est pourquoi pendant la Cène, Jésus invitait ses disciples à partager son Corps et son Sang dès maintenant et pour toujours.
Mardi le 27 septembre le thème était : « La spiritualité des fondateurs de Œuvres Pontificales Missionnaires ». Celui-ci a été développé par Mr l’Abbé Juvénal NZOHABONAYO, Secrétaire national de l’Enfance Missionnaire et éducateur au Grand Séminaire de Bujumbura. Se basant sur la Parole de Dieu tirée de Matthieu 10, 5-15, il a montré le rôle de la famille dans l’accomplissement de l’initiative de la jeune Pauline Marie Jaricot dans l’Œuvre de la Propagation de la foi et de Jeanne Bigard dans l’Œuvre de Saint Pierre Apôtre. Ce prédicateur a rappelé la vie de Pauline Marie Jaricot depuis son enfance jusqu’à sa mort ainsi que le soutien de son frère Phénias qui est devenu Philéas. Ensemble avec sa sœur Pauline, tous ont été éduqués à faire attention aux pauvres, à les accueillir et à écouter l’histoire des Martyrs de Lyon, du Japon ou de la Chine, le pays originaire de la soie. Philéas et Pauline rêvaient précocement de répandre leur sang pour le Christ.
Le sang des martyrs ne fait-il pas « pousser la vie des chrétiens » ? Philéas, lui, ne désire rien, sinon d’être impitoyablement sacrifié à la plus grande gloire de Dieu. Quant à la famille de Jeanne Bigard, après la mort de son père, soutenu par sa mère Stéphanie Bigard, elles vendent leur maison pour habiter l’annexe, et la somme a été donnée pour contribuer dans la formation des prêtres et des candidats au sacerdoce.
Mercredi le 28 septembre, le thème était « L’évangélisation du Burundi et ses limites», il a été développé par Mr l’Abbé Zéphyrin TUKAMAZINA, éducateur au Grand Séminaire de Bujumbura. Partant de l’Evangile selon saint Matthieu 28, 16-20, il a rappelé les tentatives d’entrée et de l’installation des premiers missionnaires au Burundi, par Rumonge, Kajaga, Uzige, puis Misugi ; et puis a montré comment ils se sont installés à Muyaga, Mugera et un peu partout. Les premières œuvres de la construction, le catéchuménat, les sacrements de l’initiation chrétienne, le mariage religieux, le développement en général, la création des écoles et les séminaires, l’arrivée des religieuses (les sœurs blanches), l’ordination des premiers prêtres burundais et la création des écoles catéchétiques, etc. Il a rappelé aussi les défis à cette évangélisation entre autres l’hypocrisie des chrétiens qui vivent un syncrétisme religieux et de la part des missionnaires qui n’avaient besoin que la croissance du nombre des fidèles. Il a clôturé son exposé tout en invitant chacun d’avoir ce courage et ce zèle apostolique qui animaient les missionnaires malgré les difficultés qui, parfois, les conduisaient jusqu’au martyr.
Jeudi le 29 septembre, le thème se basait essentiellement à « L’évolution de la mission au sein de l’Eglise (la mission ad gentes, l’urgence de la mission et les enseignements du Pape François sur la mission», il a été développé par le Père Léonidas NAYUBURUNDI secrétaire national de l’Union Pontificale Missionnaire et Père Missionnaire Xavérien. Partant de l’Evangile selon saint Matthieu 20, 1-16, il a montré le rôle des Congrégations surtout celles missionnaires sans toutefois oublier le rôle de chaque chrétien. Jésus invite chacun (e) à aller dans sa vigne : « Le maître de maison sort à nouveau vers la troisième, sixième, neuvième et onzième heure (vers neuf heures, midi, quinze, dix sept heures). Il voit des hommes qui se tiennent sur la place sans rien faire. Il les appelle à venir travailler dans la vigne… ». Tout le monde est appelé à annoncer l’Evangile en commençant par chez lui, jusqu’à l’extrémité de la terre ; de plus, doit-il prier et donner le soutien matériel aux missionnaires. Comme le faisaient certains chrétiens depuis la Pentecôte, jusqu’aujourd’hui nous voyons surtout des catéchistes qui se donnent corps et âmes dans l’enseignement ; ainsi chaque famille est invitée à éduquer ses enfants dans cet esprit missionnaire, à l’exemple de la famille de Pauline Marie Jaricot et celle de Jeanne Bigard.
Vendredi le 30 septembre, le thème développé est « Marie et la mission d’évangélisation», il a été développé par Monsieur Abbé Désiré NINAHAZIMANA, aumônier national du Mouvement Marial et curé de la paroisse Saint Sauveur de Nyakabiga. En se basant sur l’Evangile selon Saint Luc 1, 26-45, il a rappelé le rôle important de la Vierge Marie dans l’évangélisation, surtout depuis l’annonciation, au Cénacle jusqu’à la Pentecôte, quand elle était au milieu des apôtres.
Juste après le message de l’ange Gabriel, elle s’est précipité pour apporter cette bonne nouvelle à sa cousine Elisabeth. Marie a participé directement ou indirectement dans les grands moments de la vie de Jésus car elle gardait tout dans son cœur. En plus de cela le prédicateur a montré le lien qui existait entre Pauline Marie Jaricot et la Vierge Marie en accomplissant sa mission spécialement dans le Rosaire vivant. Dans ce dernier, Pauline Marie Jaricot a réparti les groupes de quinze personnes de façon que l’un récitait la dizaine de chapelet par jour, et les quinze récitaient tout le rosaire chaque jour. A notre tour aimons la Vierge Marie et invoquons-la dans notre mission d’évangélisation.
La journée du samedi le premier octobre 2022, dans la joie immense, l’Eglise Catholique qui est au Burundi a Célébré la clôture des Jubilés des Œuvres Pontificales Missionnaires et l’ouverture de l’année jubilaire de 125 ans de l’évangélisation du Burundi. Les cérémonies ont eu lieu au Mont Sion Gikungu et la célébration eucharistique était présidée par S.E. Mgr Joachim Ntahondereye, Evêque du Diocèse de Muyinga et Président de la Conférence Episcopale du Burundi entouré par tous les Evêques du Burundi, le Nonce apostolique au Burundi, tous les vicaires généraux et épiscopaux, un grand nombre de prêtre, religieux et religieuses ainsi qu’une foule immense de chrétiens en provenance de tous les diocèses du Burundi et ceux de la mairie de Bujumbura.
Rappelons que beaucoup d’invités avaient répondu au grand rendez-vous entre autres les représentants du Gouvernement du Burundi dont le premier ministre de la République du Burundi, les anciens présidents de la République du Burundi, les représentants des confessions religieuses, etc. Dans son homélie Mgr Joachim s’est basé sur les lectures du jour : Isaïe 49, 1-6 ; Romains 10, 9-18 et Matthieu 28, 16-20. Comment invoquer le Seigneur, si on n’a pas mis sa foi en lui ? Comment mettre sa foi en lui, si on ne l’a pas entendu ? Comment entendre si personne ne le proclame ? Comment proclamer sans être envoyé ? Il est écrit : « Comme ils sont beaux, les pas des messagers qui annoncent les bonnes nouvelles »! (Rm 10, 14-15).
C’est ce que Jésus a fait en envoyant ses disciples en mission : « Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». (Mt 28, 18-20). Avec Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et la Sainte Vierge Marie, devenons des disciples du Christ dans le monde entier en imitant le courage des premiers missionnaires qui sont venus évangéliser le Burundi.
Signalons que le lendemain de ces festivités, dimanche le 2 octobre, l’Abbé Salvator NGENDABANYIKWA accompagné de ses collaborateurs se sont rendu dans le site des refugies, victimes des inondations de la Paroisse Gatumba pour leur apporter des vivres composés de riz et du haricot. Ces derniers étaient rassemblés au niveau des diocèses de l’Eglise Catholique du Burundi. Le responsable de ce Site a vivement remercié l’Eglise Catholique sur ce geste de charité.
Frère Déo BUKURU