SIX MOIS APRES SON SACRE, MONSEIGNEUR SALVATOR NICITERETSE FAIT LE BILAN

SIX MOIS APRES SON SACRE,   MONSEIGNEUR SALVATOR NICITERETSE FAIT LE BILAN

Ce dimanche 22 novembre 2020, fête du Christ Roi de l’Univers, Son Excellence Monseigneur Salvator Niciteretse, l’Evêque du Diocèse Catholique de Bururi a solennellement inauguré la nouvelle année pastorale 2020-2021. Il l’a déclarée au cours d’une messe qu’il a célébrée au Sanctuaire des Martyrs de la Fraternité de Buta. A cette occasion, il a bien voulu répondre aux questions concernant le bilan des six mois qu’il vient de passer à la tête de ce Diocèse.

Q. Excellence Monseigneur Salvator Niciteretse, Bonjour. Vous venez de passer plus ou moins six mois à la tête du Diocèse de Bururi. Quel bilan pouvez-vous dresser

Effectivement, je viens de passer plus de six mois à la tête du Diocèse de Bururi, et pendant ces six mois, je viens de parcourir toutes les vingt huit paroisses qui le composent. J’y ai célébré des Eucharisties les dimanches et parfois les samedis. Dans le même temps, j’ai pu rendre visite aux prisons de Bururi et Rumonge, à quelques Communautés religieuses: le Monastère Sainte Marie Reine de la Paix de Buta, le Foyer de Charité de Kiryama, le Monastère des Sœurs Visitandines de Makamba, le Petit Séminaire de Buta, le Noviciat des Disciples du Christ de Bururi, et aux militaires des unités de la 4ème  Division.

J’ai effectué ces descentes dans le but de pouvoir me rendre compte de la situation qui prévaut dans les paroisses, pour en connaitre les défis. Les chrétiens m’ont présenté leurs doléances et très souvent par écrit, cela veut dire que maintenant j’ai plus ou moins le premier topo du Diocèse. Ce qui m’a touché le plus, les chrétiens étaient très nombreux à venir m’accueillir et pour écouter la parole et le message que je leur adressais.

Q. Excellence Monseigneur pouvez-vous nous dire le contenu du message que vous avez livré pendant toutes ces visites ?

J’ai demandé à tous les chrétiens que j’ai rencontrés de se concentrer sur leurs relations avec Jésus Christ leur Maitre à travers l’écoute et le partage de la Parole de Dieu et à travers la réception régulière des sacrements de l’Eucharistie et de la Pénitence. J’ai recommandé  aux fidèles de prier la Vierge Marie notre Mère et Mère de l’Eglise à travers la récitation régulière du rosaire et de prendre Marie pour modèle dans les attitudes qui l’ont caractérisé d’être une servante totalement obéissantes à Dieu.

J’ai énormément insisté sur la dignité humaine et sur le respect de la vie, car il ne peut pas y avoir de foi concrète sans le respect et la promotion de la dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables. C’est pourquoi je suis revenu sur les valeurs universelles qui sont au service d’une humanité pacifique, entre autres celles de vérité, de justice, de liberté, d’amour entre le peuple de Dieu mais aussi sur des principes de défense du bien commun, de la solidarité et de la subsidiarité.

J’ai parlé aussi très souvent de la cohésion sociale, de la paix et  de la réconciliation car dans l’Eglise qui est au Burundi nous sommes dans un projet de paix et de réconciliation. J’ai évoqué très souvent ce message de réconciliation qui me tient profondément à cœur.

Q. En parcourant les vingt-huit paroisses du Diocèse dont vous êtes le pasteur, avez-vous éprouvé quelques satisfactions  au niveau de la ferveur pastorale des communautés ?

En parcourant les vingt-huit paroisses, partout il y avait de véritables marées humaines. Beaucoup, beaucoup de gens sont venus m’accueillir et ils m’ont témoigné de leur attachement, j’ai pu me rendre compte qu’ils veulent du bien a leur pasteur. C’est pourquoi dans presque toutes les paroisses, ils m’ont offert des cadeaux de vaches, un symbole vivant puisé dans la culture traditionnelle, signe de leur volonté d’établir une relation pérenne avec leur pasteur. Et dans toutes les paroisses, ma visite a donné lieu à de véritables fêtes ; les gens se sont organisés pour préparer à manger et à boire ensemble, c’étaient de très bonnes occasions  de pouvoir échanger convivialement sur les réalités présentes. J’en ai été très profondément touché.

J’ai étés également touché par la diversité des gens qui sont venus m’accueillir, parmi eux il y avait même des non-catholiques, nos frères Anglicans et Pentecôtistes et à chaque fois il y avait des agents de l’administration. Une autre présence que j’’ai particulièrement apprécié est celle des natifs qui faisaient le déplacement pour venir me rencontrer dans leurs paroisses d’origine et qui malgré qu’ils n’y résident plus me reconnaissent comme leur pasteur.

Q. Quelles sont vos préoccupations Monseigneur ?

Mes préoccupations, c’est que d’abord il y a beaucoup de paroisses qui ont besoin de construire des églises, et des succursales qui demandent d’être érigé en paroisses. Malgré que j’aie déjà inauguré deux paroisses, des demandes bien fondées continuent d’être exprimées, et dans quelques mois si les travaux ne sont pas interrompus, je vais en ériger d’autres au courant de l’année prochaine. Nous devons tout faire pour décentraliser nos services pastoraux, éviter des paroisses trop vastes et éviter de longs voyages pour les fidèles et pour les prêtres qui leur apportent les secours spirituels.

Une autre préoccupation concerne des demandes qui m’ont été adressé au sujet des Communautés  religieuses que les chrétiens désirent dans leurs paroisses. Cela demande que nous fassions des démarches  auprès des Congrégations, cela demande aussi des moyens pour construire et équiper les couvents alors que nous sommes déjà suffisamment préoccupés par la construction des églises, des chapelles et des presbytères.

D’un autre côté, ma préoccupation, c’est aussi la dichotomie entre  la foi et le social que nous observons parfois dans la vie des communautés. Les fidèles répondent massivement à nos célébrations et nos visites mais pourquoi sont-ils si peu nombreux à témoigner de leur foi dans leur vie ? Pourquoi subsiste-t-il des divisions ethniques et des attitudes de méfiances entre certains partisans des partis politiques ? Pourquoi y a-t-il encore des cas de non respect de la dignité humaine dans certains endroits et des cas d’obscurantismes ? Dans certains endroits, on observe une foi superficielle, une foi qui n’est ni mûre ni responsable et qui ne produit pas d’impact visible sur la société. Nous devons y travailler beaucoup.

Q. Excellence Monseigneur, vous avez la réputation d’être un homme qui entreprend des projets. Dans le Diocèse de Bururi il y a un véritable défi de pauvreté endémique, de vétusté des infrastructures sociales, des écoles, des maisons de soins et autres. Avez-vous des projets précis à réaliser dans un avenir proche ?

Oui ! Nous avons des projets à réaliser. Dans le domaine de l’éducation et de la formation, nous sommes entrain de travailler sur un projet de création de l’Université « Laudato Si Le Palmier » de Rumonge. Nous avons déjà entrepris des contacts avec le ministère de l’Education pour  le lancement de ce projet pour l’année prochaine. Nous pensons également aux écoles du niveau post fondamental, entre autre à la construction d’une école technique de transformation agro-alimentaire, et nous allons poursuivre les travaux de construction des écoles d’excellence déjà commencés par mon prédécesseur à Nyanzalac et à Makamba.

Concernant les infrastructures de santé, nous venons de recevoir l’hôpital de Murago en Province de Rumonge, nous sommes entrain de réfléchir sur les travaux de finissage de l’hôpital de Kiryama afin qu’il puisse devenir fonctionnel d’ici peu et puisse devenir un hôpital de référence dans la région.

En ce qui concerne la formation des agents pastoraux, nous allons bientôt agrandir le Centre Pastoral de Buta pour garantir sa capacité et sa qualité d’accueil pour permettre une formation continue des prêtres et autres agents pastoraux laïcs. Nous sommes entrain de penser aussi à la construction d’une procure à Bururi pour être non seulement une maison de passage pour les prêtres, mais aussi pour être un centre des conférences.

Excellence Monseigneur, nous vous remercions !

Merci à vous

 

 

                                                 Réalisé par Zénon Nzeyimana