LES VALEURS CIVIQUES ET DEMOCRATIQUES EN VUE D’UN BURUNDI PROSPERE, PACIFIQUE ET RECONCILIE

« Le langage de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu» (1 Cor 1,18).


                           Une foule nombreuse de jeune marche pour la paix

En ce jeudi 08 Août 2019, le déroulement de la quatrième journée du Forum National des jeunes a été marqué par trois événements principaux. Deux enseignements dans l’avant-midi et une marche pour la paix effectuée par les jeunes et accompagné par la croix des jeunes du Stade de Vyerwa au stade Kugasaka de Ngozi.

Après un temps de prière matinale et des confessions, le premier thème a été développé par Son Excellence Président Sylvestre Ntibantunganya ancien Président de la République du Burundi à partir de 8h30 min. Il a entretenu les jeunes sur le thème « Les valeurs civiques et démocratiques en vue d’un Burundi prospère, pacifique et réconcilié». Avant de commencer son exposé, il a remercié Son excellence Monseigneur l’Administrateur Apostolique du diocèse de Ngozi pour avoir accueilli ce 13ème Forum National, Monseigneur l’Archevêque émérite de l’Archidiocèse de Bujumbura qui l’a organisé en tant que Président de la CEAL ainsi que les jeunes qui ont répondu présents au rendez-vous. Il a, ensuite, interrogé la Constitution de la République pour montrer ce qu’elle dit sur les éléments indispensables pour qu’il y ait la paix. Son constat a été que les valeurs contenues dans la Constitution n’ont pas été observées et cela a cause des guerres cycliques comme celle de 1965, de 1972, de 1988 et de 1993. Malheureusement, la vérité sur ces guerres n’a pas encore éclaté au grand jour. Il en a profité pour dire aux jeunes auditeurs qui le suivaient, qu’ils n’ont aucune responsabilité dans ces événements tragiques. Seulement, ils en ont été victimes.

 

Pour ce faire, le conférencier a lancé un vibrant appel aux jeunes chrétiens, en tant que « sel de la terre et lumière du monde », pour qu’ils s’investissent afin que les élections de 2020 ne s’accompagnent pas de tensions et de violence comme cela a été le cas dans le passé.

La deuxième conférence du jour était intitulée : « Développement intégral des jeunes : défis, espoirs et voies de sortie », a été présentée par Madame Nathalie Miburo qui avait représenté le Ministère de la jeunesse. D’entrée de jeu, la conférencière a tenu à souligner que le développement est possible, vu que les jeunes constituent la tranche d’âge dans laquelle se trouve la grande partie de la population burundaise et qu’ils sont pleins d’énergie. Elle a cependant regretté les défis auxquels les jeunes font face comme par exemple le chômage, le manque de formation et d’aggiornamento, le changement climatique, le mauvais comportement de certains, etc. Partant de l’investissement du pays dans la reconquête des valeurs traditionnelles, dans la lutte contre les épidémies et dans la protection de l’environnement à travers le projet « Ewe Burundi urambaye », Madame Nathalie a conclu son allocution sur une note positive, espérant dans la possibilité du développement intégral des jeunes à condition qu’ils s’investissent dans l’entrepreneuriat et qu’ils travaillent en associations.

Les deux conférences ont été suivies par une série de questions posées par les jeunes avant que la célébration eucharistique ne commence.


                          Les Conférenciers répondent aux questions des jeunes

L’Eucharistie a été présidée par Son Excellence Monseigneur Venant Bacinoni, évêque du diocèse de Bururi. Partant des textes choisis (1Cor 2, 1-10 ; Mc 8, 35-38), Son Excellence Monseigneur a souligné que nous sommes rassemblés par la croix du Christ, la croix dont la compréhension vient, non de la sagesse humaine, mais du domaine de la foi. Depuis 2000 ans, l’Eglise enseigne sur la valeur salvatrice de la croix du Christ. Mais cette croix, avant de nous montrer l’amour dont Dieu nous a aimés en nous envoyant son Fils unique, elle nous fait prendre conscience de notre péché. En effet, Jésus Christ a été crucifié par les pécheurs. La croix de Jésus nous apprend que l’amour de Dieu est sans mesure et nous invite à vivre dans l’humilité et l’obéissance. En effet, Dieu peut nous faire passer dans des chemins impraticables mais, qu’importe puisqu’il nous tient par la main.

 

Comme pour nous préparer à la marche pour la paix de l’après-midi, Son Excellence Monseigneur a terminé son homélie en nous invitant à contempler la croix du Christ et en rappelant les paroles de Saint Paul aux Corinthiens : « Le langage de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu » (1 Cor 1, 18). Jésus lui-même invitait ses disciples à emprunter le chemin de la croix : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » (Mc 8, 34). Il a conclu son enseignement en invitant les jeunes à s’investir pour le changement de la mentalité des Burundais à l’égard de la conception de la réalité ethnique.

                

Dans l’après-midi, la croix des jeunes a quitté le stade de Vyerwa, accompagnée par tous les participants au Forum National, en direction de la Cathédrale Cœur Immaculé de Marie de Ngozi via le stade Kugasaka.


Par Abbé Marc MANIRAKIZA