CONFERENCE PHILOSOPHIQUE DEROULEE AU GRAND SEMINAIRE DE BUJUMBURA

CONFERENCE PHILOSOPHIQUE DEROULEE AU GRAND SEMINAIRE DE BUJUMBURA

C’était Jeudi le 01 décembre 2023 qu’a eu lieu au Grand Séminaire Saint Curé d’Ars de Bujumbura une conférence philosophique animée par Fratri Ariano Bruce DUSHIME, un étudiant de la troisième année de Baccalauréat. La séance a été officiellement ouverte par le Recteur de Grand Séminaire Mr l’Abbé Fulgence NSHIMIRIMANA.

Dans son discours d’ouverture, le Recteur a vivement remercié ce Séminariste pour les efforts fournis et a souhaité un bon moment d’écoute à l’auguste assemblée. Le thème était ainsi libellé : « La problématique de l’authenticité de la science chez Etienne KLEIN ». Le conférencier avait bâti son exposé sur une seule question de fond : la science dit-elle vrai ? Ainsi, comme tentative de réponse, il l’a développé en trois chapitres : la science dans les prismes de la vérité, le paradoxe comme clé de voûte scientifique et l’iridescence de l’authenticité de la science.

Dans le premier, il a montré avant tout que, contrairement au sens commun, dans la science, l’erreur n’est pas le contraire de la vérité. L’erreur est tout simplement indice d’une recherche non encore achevée. S’adossant à Étienne Klein, le conférencier a proclamé haut et fort : « Il n’y a pas de savant ni de scientifique qui est à la recherche de l’erreur. Dans son élan même, l’activité scientifique, a partie liée avec l’idée de vérité. Le scientifique trouve l’erreur sans le vouloir et la proclame sans le savoir ». Par la suite, il a fait remarquer que, dans la science, la certitude et le doute font communauté. Ils marchent, à la différence de ce que pensait Descartes, main dans la main. D’autant mieux ils forment « un couple turbulent mais inséparable ».

Dans le second, c’est autour du concept ''paradoxe'' que Fratri Ariano Bruce a construit l’assise de la science. Implicitement, pour dire que la vérité scientifique est presque toujours une « erreur rectifiée ». Explicitement, pour faire entendre que la science est contre (para) l’opinion publique (doxa). Mais aussi pour souligner qu’elle pense, et non ne décrit pas, le réel. Elle part toujours des principes pour expliquer les faits. Les faits ne font pas droits! Ils ne sont rien moins que des testeurs de véracité des principes. Pour illustrer cela, le conférencier a ciblé la découverte de la loi des chutes des corps par Galilée. D’où au reste est venu le célèbre aphorisme de Gaston Bachelard : « Il faut penser contre son cerveau ».

Dans le dernier chapitre, le conférencier a couronné son exposé en montrant que bien que les vérités scientifiques soient toujours provisoires, certaines théories scientifiques ont pu donner lieu à des résultats quasi-définitifs. Par exemple, l’atome existe : « L’atome a été vu, il est là, on le manipule même ». Son existence a une consistance ontologique que personne ne peut contester. Certes, ses propriétés pourront être remises en question dans l’avenir, mais non son existence. Au terme du chapitre, le conférencier a conclu que l’authenticité de la science réside dans sa capacité – qu’elle tient de sa visée – à démarquer, que ce soit au mauvais ou bon moment, la vraie de la fausse théorie. Une façon de noter que la science dit quelque chose qui a à voir avec la vérité.

Après l’exposé, des questions ont été posées par l’assemblée et les réponses y relatives ont été fournies par le conférencier, complété par son accompagnateur, Monsieur l’Abbé Nicolas NYABENDA. Le Père Spirituel de la maison a clôturé les activités de ce jour par une prière.

Par Fr Oscar HABONIMANA.