Grand Séminaire St Cure d'Ars de Bujumbura

Le Grand Séminaire St Curé d'Ars de Bujumbura est le plus ancien Institut Supérieur au Burundi qui dispense une formation complète de base en Philosophie. Biennale depuis sa séparation avec le cycle de théologie en 1985, le récent décret de Réforme des Etudes ecclésiastiques de philosophie advenant et nous le proposant, vient de permettre que nous fassions nôtre un premier cycle de trois ans toujours sanctionné par un baccalauréat ayant valeur de premier titre universitaire valable. .
Situé en plein cœur de la Capitale Bujumbura non loin de la République Démocratique du Congo, juste à son Est, il ouvre pour la première fois ses portes le 29 Octobre 1963 par les Pères Missionnaires de Lavigerie qui le remettront entre les mains de l’Episcopat d’alors, en 1968. Propriété, aujourd’hui, de la CECAB , il forme pour tous les diocèses du Burundi, au prorata, bien évidemment, des places disponibles. Il est également ouvert aux instituts religieux désireux d’y faire former leurs membres. Pour l’année académique 2014-2015, le Grand séminaire comprend un effectif de 117 Séminaristes et de 35 religieux.

                             BREF HISTORIQUE DE SON EXISTENCE

      On ne saurait parler du Grand Séminaire St Curé d’Ars de Bujumbura, pas plus d’ailleurs du Grand Séminaire-frère de Burasira sans évoquer d’abord et avant tout l’histoire du Grand Séminaire de Nyakibanda, au Rwanda, car en lui sont toutes leurs sources. En effet, c’est en 1948, lors de la visite du R.P.Volker, Supérieur Général des Pères Blancs et successeur de Mgr Durrieux, que le projet d’un Grand Séminaire propre aux Burundais prit forme par suite d’un effet de grand nombre (160 candidats).


     La première idée à effleurer l’esprit fut de garder, à Nyakibanda, la théologie pour le Rwanda et le Burundi, et de construire un Philosophicum au Burundi pour les deux pays. Ce qui démarra au nouvel an 1951 à Burasira. Cependant, lors de la visite du Supérieur Général des Pères Blancs à Nyakibanda l’année qui a suivi, tous les Théologiens Burundais demandèrent de faire de Burasira un Grand Séminaire complet destiné uniquement aux Burundais. Ce qui fut également accordé. Ainsi, en Janvier 1953, le cycle de théologie démarrait faisant de Burasira le premier Grand Séminaire complet après un premier petit séminaire complet né en 1926 à Mugera.


    L’idée de déménager de Burasira à Bujumbura viendra du Nonce Apostolique d’alors pour deux raisons : d’abord résoudre le problème du nombre croissant des petits séminaristes et de leur formation intellectuelle solide. Ensuite, il pensait qu’un Grand Séminaire devrait se trouver un emplacement à l’ombre d’une université pour profiter de l’échange inévitable de professeurs.


   On transforme, dès 1960, les locaux de Burasira pour les adapter à la formation des jeunes séminaristes pendant que les constructions s’envisagent pour le Grand séminaire de Bujumbura. Il démarre son existence et son fonctionnement le 29.10.1963 sous le nom de Grand Séminaire Régional St Jean-Marie Vianney. Il sera officiellement inauguré à la Pentecôte de l’année suivante le 18.05.1964.


    Depuis ses débuts, cet établissement accueille les Grands séminaristes provenant de tous les diocèses du Burundi. Il restera entre les mains des missionnaires Pères Blancs jusqu’en 1968. C’est à partir de l’année académique 1968-69 que le témoin est passé à Monsieur l’Abbé Bernard BUDUDIRA, premier Recteur autochtone du clergé diocésain. Au fil des années, le nombre de prêtres missionnaires formateurs au Grand Séminaire diminuera progressivement. Aujourd’hui, presque tous les formateurs-professeurs sont de nationalité burundaise, des prêtres diocésains, des religieux, des religieuses et des laïcs en provenance pour la plupart de l’Université du Burundi.


   Alors que jusqu’en 1970 le Grand Séminaire de Bujumbura comprend les cycles de Philosophie et de Théologie, on décida depuis de leur adjoindre une année initiatique de Propédeutique à effet d’en améliorer la qualité spirituelle de la formation des futurs prêtres. En 1982, le même séminaire fut affilié à l’Université Urbanienne de Rome et habilité à délivrer le baccalauréat en philosophie et en théologie. C’est en septembre 1985, par suite de l’augmentation rapide des effectifs, accentuée en cela par la volonté manifeste de nationaliser nos séminaires par le régime de la deuxième République, que le cycle de Théologie est transféré à Burasira. Les séminaristes du Séminaire Moyen de Burasira iront au Petit Séminaire de Mureke devenu lycée public pour le besoin de la cause pendant que Burasira ré-héberge des Grands Séminaristes faisant de ce lieu le domaine inviolable du St Père. Il échappa de fait à l’occupation par le pouvoir qui voulait, disait-on, en faire un camp militaire.


  Par suite, une fois de plus, de l’augmentation des effectifs, la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi (CECAB) sera obligée en septembre 1993 d’amputer Bujumbura de sa Propédeutique pour l’installer à Burasira en lieu et place du cycle de Théologie qui s’en allait, dès janvier 1994, occuper le nouveau Grand Séminaire Jean Paul II construit à Gitega sur le site de Songa en souvenir heureux de la visite du dit Saint Père à cet endroit en septembre 1990. Ainsi, depuis septembre 1993, le Grand Séminaire St Curé d’Ars ne comprend que la seule section de philosophie, cette fois-ci d’une durée de 3 ans.

 


                                                     TYPE DE FORMATION DISPENSEE

1. FORMATION HUMAINE

La grâce présupposant la nature, cette formation se trouve au fondement de toutes les autres. Pour celui, en effet, « qui devra accompagner les autres le long du chemin de la vie et jusqu’aux portes de la mort, il est important qu’il ait lui-même mis en juste équilibre le cœur et l’intelligence, la raison et le sentiment, le corps et l’âme, et qu’il soit humainement intègre ». C’est la figure du MUSHINGANTAHE, ce sage qui a toujours fait l’équilibre de notre société que cette intuition du Pape a finalement défini alors que notre souci était de le faire advenir en nos candidats au Sacerdoce. C’est un homme qui a une maturité humaine, affective, psychique qui le rendent capable de se conduire et de pouvoir conduire les autres ; c’est un homme doté de qualités d’un vrai leader de communauté, à savoir : la communion, l’unité, la collaboration, la coresponsabilité, la tolérance, le respect des autres et de soi, la discrétion, l’écoute, la compassion pour les autres, surtout les pauvres et les malheureux ; c’est un homme bienveillant, travailleur, rassembleur, accueillant, homme de paix et de réconciliation, qui sait gérer ses biens et ceux de la communauté dans l’honnêteté et la transparence ; un homme ayant le sens de la vérité et de la mesure, de l’équité et de la justice, capable d’ affronter les difficultés de la vie, sans faux-fuyant mais avec lucidité . Aussi insistons-nous sur le façonnement

 dgseminaire 2de la personnalité, le travail manuel, la découverte de ses propres talents, ses propres lacunes et la volonté de les combler.


    Pour avoir noté l’émoi de l’Eglise universelle en la matière et constaté quels déboires le silence sur la sexualité a entraînés ici et là, nous avons renoncé pour de bon à ne plus en faire un tabou. Une session en la matière en plus des causeries spirituelles de renforcement a pu avoir lieu sur le rapport « affectivité, sexualité, et célibat sacerdotal » pour les séminaristes qui, demain, seront en stage, pour la plupart, en paroisses.

   Nous aimons, en outre former au sens de la coresponsabilité : veiller par exemple à l’économie de l’eau et de l’énergie en fermant les robinets laissés par mégarde ouverts, en éteignant les lampes laissées allumées sans nécessité.

   Ce n’est pas l’autorité qui organise la communauté des séminaristes, c’est l’équipe des délégués qui le font et qui l’évaluent dans l’ensemble sous la supervision du Recteur pendant que les responsables des secteurs veillent au bon ordre, en ce qui les concerne, l’évaluent par écrit pour le Conseil de direction à chaque fin de semestre et mettent en place la relève pour l’année suivante. Enfin, nous insistons sur les vertus qui promeuvent la vie communautaire et la communion, le savoir-vivre, la maîtrise de soi, l’esprit d’initiative et de collaboration. C’est dans ce cadre que nous avons aimé faire aimer les mouvements d’action catholique et de spiritualité. Chacun avec sa pédagogie réussit à inculquer à ses membres le sens notamment de l’obéissance, de la solidarité agissante et de l’amitié spirituelle.

   Bien plus, pour celui qui devra être responsable d’une communauté, sa référence, son pôle d’unité et son directeur de conscience, nous insistons sur les vertus qui promeuvent la vie communautaire et la communion : le savoir-vivre, la maîtrise de soi, l’esprit d’initiative et l’esprit de collaboration. Nous veillons à ce qu’ils aient horreur de toute arrogance et chicanerie. Qu’ils soient plutôt « affables, accueillants, sincères dans les propos et dans le cœur, prudents, discrets, généreux et serviables, capables d’établir avec les autres des relations sincères et fraternelles, prompts à comprendre, à pardonner et à consoler »

    Enfin, pour initier à la vie communautaire et à l’attention mutuelle fraternelle, nous avons les équipes de vie et les équipes diocésaines. Les premières sont sous guidage d’un prêtre accompagnateur, les deuxièmes non, elles servent à la coéducation et à la co-responsabilisation.

2. LA FORAMATION SPIRITUELLE

   Cette dimension prime sur les autres sans les valoir. Nous en faisons sentir la centralité, Nous faisons comprendre que le philosophicum n’existe pas pour former des philosophes mais des prêtres, une manière indirecte d’interdire qu’ils confondent la fin et les moyens. Elle ne saurait les justifier pas plus qu’elle ne les qualifie d’ailleurs. Nous faisons prendre conscience qu’un prêtre, fût-il le plus grand génie de la terre, aussi longtemps qu’il n’a pas de sens spirituel, qu’il est vide de souci pour les âmes, n’est pas recevable aux ordres.

   Les célébrations liturgiques sont quotidiennes. Deux fois par semaine, la Messe a lieu le soir, ce qui libère le matin pour des classes de chants liturgiques. A tour de rôle, un prêtre avec son équipe de vie prépare la liturgie de la semaine (choix de thèmes à partir des textes de la Parole de Dieu, présidence des psaumes par un séminariste, partage des rôles dans les cérémonies).

   Nous mettons un accent particulier sur l’importance et la nécessité de cultiver une piété personnelle. En effet, des prières alternatives en communauté, en équipes de vie, des mouvements d’action et de spiritualité catholique sont organisées. Cela permet à ceux qui n’en font pas partie de se retrouver à la chapelle pour une prière individuelle, méditation et oraison mentale avant la Messe, restant sauves toutes les autres possibilités d’organisation privée, pour une densification spirituelle toujours plus riche. Nous leur faisons comprendre, à la suite de PASTORES DABO VOBIS, qu’ils sont protagonistes nécessaires et irremplaçables de leur propre croissance spirituelle. Et comme tels qu’ils doivent produire au for externe « des signes visibles d’une solide vie spirituelle, d’une pratique religieuse soutenue et d’un engagement apostolique sérieux »

  Enfin, nous travaillons à faire aimer une liturgie bien faite jusqu’à faire découvrir le lien qu’il y a entre la direction spirituelle et le sacrement de réconciliation. C’est le sommet de la vie du prêtre et de l’Eglise parce que demain leur manière de célébrer leur l’Eucharistie et d’administrer les sacrements dépendra de la manière dont ils y participent aujourd’hui et dira aux fidèles la qualité de leur vie intérieure. Ceci aura fait qu’ils demandent spontanément de se confesser sans devoir attendre une organisation communautaire ad hoc.

3. FORMATION INTELLECTUELLE

   La Foi chrétienne possédant une dimension rationnelle et intellectuelle. Appelés à la défense contre quiconque nous demanderait raison de l’espérance qui est en nous , nous nous occupons de philosophie comme ‘’ancilla theologiaie’’, surtout plus que nécessaire en ces heures de relativisme universel. La philosophie ecclésiastique existe pour notamment cela. D’ailleurs si l’Eglise estime que ce devoir revient à tout chrétien, a fortiori aux candidats aux Ordres sacrés. Cependant, au risque de mutiler par les vues philosophiques les insondables richesses du Christ qui sont loin de se retrouver dans nos maigres schémas toujours pauvres, ils seront aussi formés aux Mystères de Dieu et du Christ à travers le cours de Mystère Chrétien.

4. FORMATION PASTORALE ET MISSIONNAIRE

   Le mandat étant de préparer de futurs animateurs voire des créateurs des communautés chrétiennes, nous nous sommes convenus de dorénavant sortir pour partager aux autres et recevoir d’eux ce que la Providence divine peut avoir prévu pour nous. Ainsi, le 4e Dimanche de chaque mois, nous sommes à la Cathédrale Regina Mundi pour animer la liturgie dominicale radiodiffusée. Nous l’avons ensuite fait via les activités parascolaires des mouvements d’action et de spiritualité catholiques. Moment précieux pour une bonne préparation, certes encore éloignée, au ministère de futur aumônier du laïcat, nous les laissons les séminaristes partir dans les paroisses de la capitale pour rencontrer, en assemblées, d’autres jeunes.

  D’autres ont pris l’option d’encadrer au chant liturgique les handicapés moteurs de St Kizito. D’autres, enfin, ont préféré encadrer la liturgie des malades et garde-malades de l’Hôpital Prince-Régent Charles en n’omettant pas de venir en aide aux abandonnés du même Hôpital. C’est à travers l’œuvre St Jean de Dieu. Il y en a d’autres qui se sont regroupés à travers le Cercle St Paul à effet d’une pastorale par l’écrit et le son. Ils produisent des théâtres qu’ils jouent, des CD audio dont Radio Maria Burundi sert d’espace diffuseur, plus enfin l’édition des livres de chants liturgiques vendus à toutes les chorales catholiques dans le pays.

   Grand Séminaire St Curé d’Ars
    B.P. 850 BUJUMBURA
    Tél :+25722 22 51 58 Rectorat/Secrétariat
    +25722 21 60 69 Conciergerie
    +25722 21 51 87 Economat
     Fax : +25722 24 13 62
     E-mail :

                                                                                   Abbé Emmanuel GIHUTU,

                                                                                   Recteur