Déclaration de la Conférence des Évêques Catholiques du Burundi en rapport avec la prochaine campagne électorale

 

Mettons le levain de Pâques dans les prochaines élections

Chers frères et sœurs dans la foi et vous habitants de notre pays,
A vous tous une Joyeuse Pâques !
1. Nous sommes en train de célébrer la Pâques du Seigneur, Lui qui a vaincu la mort par la résurrection, ouvrant ainsi pour nous la voie de la vie éternelle. Célébrons cette Pâques avec un levain nouveau, en nous purifiant du vieux levain (cf. 1 Co 5, 7), pour sortir du tombeau des divisions, de la méchanceté et du mensonge, pour emprunter la voie de la vie qui nous conduit vers une paix et un développement durable, la voie de l’unité, de la réconciliation et de la recherche du bien commun.
2. Nous célébrons cette Pâques à la veille de la campagne électorale où les candidats entreront en jeu à différents niveaux pour briguer les postes de gouvernement y relatifs pendant la période prévue par la Constitution. Que cette Pâques soit donc pour nous un temps favorable pour mettre le levain de la victoire du Christ dans tout ce qui touche à notre vie et à ce qui concerne celle de notre pays, y compris ces élections.
3. L’Eglise nous enseigne que « les élections constituent un lieu d’expression du choix politique d’un peuple et sont un signe de la légitimité pour l’exercice du pouvoir. Elles sont le moment privilégié pour un débat politique public sain et serein, caractérisé par le respect des différentes opinions et des différents groupes politiques » (Africae munus, n. 81).
4. En tant que vos Pasteurs, nous avons la mission d’éclairer le peuple de Dieu pour que les gens vivent en enfants de Dieu dans le domaine politique, économique, social et culturel.
5. Ainsi donc, puisque nous sommes en train de célébrer la Pâques du Seigneur, fête de la victoire de l’amour de Dieu sur la haine et sur tout mal, faisons notre possible pour que les prochaines élections se déroulent dans la paix, dans la liberté, dans la transparence et dans une sécurité sans faille. Or cela requiert que toutes les parties prenantes : les responsables de l’administration à tous les niveaux, la CENI, les candidats aux élections et leurs partisans, respectent et fassent respecter la vie humaine et sa dignité. Cela exige également que toutes les parties prenantes se conforment aux critères de la vérité et de la justice pour tous, qu’il n’y ait pas de tricheries (cf. Is 32,17; Eph 4,25), qu’il y ait la liberté pour tous, que les candidats soient traités tous de la même manière, au même pied d’égalité.
6. Quant à ces candidats, ils doivent briller par leur sens d’humanité, être des hommes qui misent sur le droit, des hommes de courage, des hommes qui ne recherchent pas seulement leurs intérêts personnels et ceux de leurs propres familles, des hommes qui mettent en avant l’intérêt supérieur de la nation et des citoyens. Et cela se juge à la pertinence et à la clarté des projets qu’ils proposent pour le pays et pour ses habitants, des projets qui ne soient pas des chimères.
7. Concernant les électeurs, nous rappelons que voter est un droit et un devoir pour tout citoyen en âge requis pour cela. C’est pourquoi personne ne peut négliger ce devoir civique. Tout citoyen qui a le droit de voter, surtout le chrétien, devrait se préoccuper de connaître les projets de société des candidats aux élections, et ainsi donner sa voix à celui qu’il estime avoir des projets de société pertinents pour le bien du pays et celui de sa population. Il devrait voter dans la tranquillité, en se gardant de suivre ceux qui l’entraînent dans la haine et la violence, en ne donnant crédit ni à ceux qui veulent le corrompre par des cadeaux empoisonnés, ni à ceux qui l’intimident pour le faire voter selon leur gré.
8. Chers frères et sœurs dans la foi et chers compatriotes, continuons à rendre grâce au Seigneur pour ce temps favorable de Pâques qui nous aide à être des hommes et des femmes authentiquement humains, qui se respectent mutuellement du fait qu’ils sont devenus frères et sœurs dans le Christ Jésus, mort pour nous tous et ressuscité également pour nous tous afin que nous vivions par Lui. Vivre de Lui est justement le levain nouveau dont nous devons nous munir en nous engageant dans ces élections pour qu’elles se déroulent bien et qu’elles nous permettent de progresser dans la promotion de la paix et du développement pour notre pays.
Que la Vierge Marie, Reine de la Paix à qui nous avons consacré le Burundi, intercède pour nous et qu’Elle nous accompagne dans cette période électorale.
Fait à Gitega, le 30 mars 2020
Signé les Evêques membres de la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi

NB: Cette déclaration est à présenter aux fidèles le 12 avril 2020 pendant la Messe de Pâques, au début des annonces.

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