LE PRETRE, ISSU DE L’AMOUR DU PERE POUR FAIRE DU MONDE L’EGLISE FAMILLE DE DIEU

LE PRETRE, ISSU DE L’AMOUR DU PERE POUR FAIRE DU MONDE L’EGLISE FAMILLE DE DIEU

«Le Prêtre, c’est la personne  aimée de façon particulière par Dieu  pour  que  l’Eglise  soit une famille».Tel est le thème de la  retraite sacerdotale du presbyterium du Diocèse de BUBANZA prêchée par Mr l’Abbé Léon SIRABAHENDA du Diocèse de  BURURI. Elle a eu lieu  au Foyer de Charité de RUGORI à NGOZI du 04 au 09 Octobre 2020. Le texte de méditation était l’Evangile selon Saint Jean, tout le chapitre 17. Cette retraite s’est tenue dans un climat de silence et de méditation.

En introduisant cette retraite, le prédicateur a dit que Jésus est entrain de s’adresser à son  Père et à ses disciples comme à un moment qui est à sa charnière en disant : «L’heure  est  venue». Le Prêtre, «c’est la personne aimée de façon particulière par Dieu pour que l’Eglise soit une famille», a-t-il souligné. «Jésus m’a choisi personnellement, je suis particulièrement aimé. Alors, comment  est-ce que  je  manifeste  ou  je  vis  cet  amour ? Je cours pour Lui ou je cours pour quelqu’un d’autre ? Quelle est la décision à prendre  pour répondre à cet amour» ? Nous sommes invités à demander à Dieu la grâce de pouvoir répondre à son amour par une générosité totale. Les moyens pour y  arriver sont : la prière, être dans le monde et sans être du monde, porter Jésus au monde, vivre la charité et se laisser éduquer par Marie.

La dimension de la prière est rappelée dans divers documents de l’Eglise. Si  nous  avons totalement dédié notre vie à Dieu, nous devons penser et repenser à celui et à qui nous avons  dédié notre total amour. Si les trois ministères du prêtre (enseigner, sanctifier, gouverner) ne trouvent pas une unification dans la prière, nous pourrons aider les autres, mais sans en tirer quelque chose de précieux pour notre vie. Le moment qu’on passe en prière, c’est le meilleur  moment car, c’est là où on est avec celui à qui on a dit : « Oui ». C’est un temps de synthèse, un temps de dialogue avec Dieu, et d’ailleurs c’est pour lui que nous avons  sacrifié notre vie. Sachons qu’un prêtre qui prie est un prêtre qui vit bien.

«Nous sommes dans le monde et sans être du monde» (Jean 17, 15-18). Sur ce point, le  prédicateur  nous  a  renvoyés  à  lire  et à  méditer l’Exhortation Evangelii Gaudium du Pape François  aux numéros 50-109, où nous trouvons les défis de la société en général et surtout les défis du côté des agents pastoraux : l’économie exclusive, l’idolâtrie de l’argent, la disparité sociale qui engendre la violence, le manque de spiritualité missionnaire, l’acédie, l’égoïsme, le pessimisme stérile, la mondanité spirituelle, la  guerre entre nous, etc. Face à tout cela, comme prêtres, nous devons adopter une attitude  quitte à ce que nous vivions notre sacerdoce de façon sainte.

Pour porter Dieu au monde nous devons y aller avec un regard d’amour, ce monde  qui est plein de contrariétés ; mais nous ne devons pas être pessimistes. Jésus a vécu le «drame des drames» pour que dans son amour il dise aux hommes : «Contemplez mon  amour et vivez ce salut. Il n’y a rien que je n’ai sauvé, j’ai bu la coupe jusqu’à la lis». Sur la croix, la justice est morte, la science est morte, la dignité a disparu, ce qui est resté c’est seulement son amour. Jésus a vécu tous ces drames parce que Dieu nous aime, Dieu voulait boire toutes les coupes qui sont buvables à ce monde pour sauver toute créature. Tout cela, pour que nous retrouvions l’innocence initiale, pour que nous soyons divinisés.

Conformés au Christ par l’ordination, par l’onction et le baptême, notre identité fondamentale se trouve sur la croix. Nous sommes le fruit de cet abandon et nous devons le vivre comme Jésus l’a vécu. C’est comme Dieu nous disait : «Dans  mon  peuple, je suis abandonné et vous prêtres, je vous ai choisis pour qu’il n’y ait  plus d’abandon. Dieu a fait de nous des co-rédempteurs et nous devons l’imiter. Il nous appelle à porter un  regard de résurrection sur le monde, nous parviendrons à consoler Dieu. Nous prêchons l’amour du matin au soir mais, c’est nous qui devons d’abord aimer comme Dieu aime car l’amour est ce qui distingue les enfants de Dieu des enfants du Diable.

Vers la conclusion de la retraite, le prédicateur nous a rappelé les six pas que nous prêtres, devons entreprendre pour bien cheminer dans l’amour: aimer tout le monde, aimer en première, aimer comme soi-même, aimer en se faisant un avec l’autre, aimer Jésus en chacun, aimer de façon que cet amour soit réciproque. Par dessus tout, il nous faut avoir un regard de mère comme la Vierge Marie.

La retraite s’est conclue par les agapes fraternelles et sommes retournés dans communautés paroissiales dans la joie et dans la paix. Que Dieu soit loué.

 

Abbé Emile NIYIBITANGA