BENEDICTION DE L’EGLISE SUCCURSALE DE SONGORERO DANS LA PAROISSE BUYENGERO

BENEDICTION DE L’EGLISE SUCCURSALE DE SONGORERO DANS LA PAROISSE BUYENGERO

Vendredi le 13 septembre 2024, S.E. Mgr Salvator NICITERETSE, Évêque du Diocèse catholique de Bururi a procédé à la bénédiction de l’Eglise Succursale de Songorero dans la paroisse de Buyengero. Les chrétiens de cette Succursale, dans un climat de joie immense, étaient au rendez-vous pour participer aux cérémonies de bénédiction de leur lieu de culte.

L’évêque a ouvert la célébration devant la nouvelle Eglise avec les rites introductifs de bénédiction et les cérémonies se sont poursuivies à l’intérieur de l’Eglise, marquées par l’homélie, les rites de consécration de l’Eglise, de l’autel et de bénédiction du tabernacle.

Dans son homélie, Mgr Salvator est revenu sur quatre points essentiels à savoir : « l’homme burundais a toujours su qu’il existe un seul Dieu, faire la prière pour que le lieu de culte soit saint et soit source de bénédiction, la nouvelle église est un lieu à respecter et enfin le lieu de culte est un lieu de réconciliation ». En effet, la tradition burundaise nous présente un panorama spirituel dans lequel nous retrouvons des germes très forts de la croyance monothéiste. Ainsi, des lieux de prière, des arbres sacrés, certaines expressions dans les berceuses,… témoignent de la foi des burundais en un seul Dieu.

En plus, le burundais ancien, quand il construisait la maison, il laissait un petit trou dans le toit pour manifester la connexion avec le Dieu créateur qui y passerait pour donner la vie. Cette foi en seul Dieu donne une clé de lecture de la bénédiction. Ainsi, l’Evêque s’est appuyé sur les paroles de la prière de Salomon pour montrer combien il est important de vivre avec foi cette circonstance. « (…) Seigneur, Dieu d’Israël, il n’y a pas de Dieu comme toi, ni là-haut dans les cieux, ni sur la terre ici-bas ; car tu gardes ton Alliance et ta fidélité envers tes serviteurs, quand ils marchent devant toi de tout leur cœur. Écoute, Seigneur mon Dieu, la prière et le cri qu’il lance aujourd’hui vers toi. (...). Que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette Maison, sur ce lieu dont tu as dit : C’est ici que sera mon Nom. Écoute donc la prière que ton serviteur fera en ce lieu. Écoute la supplication de ton serviteur et de ton peuple Israël, lorsqu’ils prieront en ce lieu » (I R 8, 22-23-27).

Ainsi, la nouvelle Eglise bénie vient comme un lieu saint où le peuple de Dieu pourra recevoir les sacrements, signes de la grâce divine. Pour ce, tout fidèle est appelé à lutter corps et âme afin de prier personnellement et en groupe, dans les mouvements d’action catholique; au lieu d’aller trouver refuge chez les féticheurs, il faut se présenter à Dieu pour déposer devant lui son propre fardeau, a-t- il souligné l’Evêque. Il a, en outre, invité les fidèles à s’impliquer radicalement dans la prière en leur demandant de se lever tôt pour venir se recueillir auprès du Saint Sacrement, de donner du temps à la propreté de l’Eglise et de passer souvent dans ce lieu saint ne fût-ce que quelques minutes pour une simple salutation. Aux prêtres, il a recommandé de faire les messes de guérison car le peuple a besoin de vivre la perpétuité de la libération, symbole de la libération de Pâques, traverser la nuit du péché pour entrer dans le salut.

En outre, respecter le temple, le lieu saint, nous rappelle que la vie humaine est sacrée. En effet, l’homme est le temple de Dieu : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit son temple, Dieu le détruira. Car son temple est saint, et vous êtes ce temple… » (1 Cor 3, 16-17). Les institutions étatiques et organismes internationaux existent parce qu’il y a l’homme, elles sont là pour son bien. L’Evêque n’a pas manqué l’occasion pour dénoncer certaines plaies qui endeuillent cette localité comme l’avortement, l’ivrognerie et ces situations de désordre social qui avaient été l’objet de réflexion durant sa dernière visite dans cet endroit.

L’Evêque a aussi prodigué des conseils pour les prochaines élections. Le temps qui approche pour les élections doit être caractérisé par le respect mutuel. Il faut éviter de tomber dans l’erreur de verser le sang du prochain. En effet, le voisin c’est un frère que Dieu a mis à côté de chacun de nous pour le soutien réciproque.

L’église, qui est ainsi bénie, doit être le lieu de réconciliation. Notre pays a connu des moments sombres qu’il faut dépasser à tout prix. En effet, « On ne peut pas se rencontrer autour de la même table et puis s’entre-tuer ». Ainsi, « Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande » (Mt 5,23-24). De plus, c’est ce lieu saint qui sera le point de référence pour construire la communauté, laquelle communauté devra éduquer tout le monde à l’accueil  et à l’entraide mutuelle, secourir les personnes âgées dans leurs travaux de ménages, combattre l’indifférence, etc. La vie reçue en don doit être sauvegardée,  apprendre à demander pardon et à réfléchir sur la fin de notre vie, a-t-il martelé.

Signalons que, l’Evêque a vivement remercié la communauté de Songorero pour les efforts fournis dans les différents travaux grâce auxquels la nouvelle église a pu être construite. Les contributions venues des bienfaiteurs ont porté main forte à la communauté locale et c’était le moment de leur exprimer la gratitude. En outre, il a promis qu’il continuera à soutenir  la communauté dans les projets futurs tenant compte du plan pastoral de tout le Diocèse. L’étape franchie dans cette communauté montre la détermination du peuple avec son pasteur et ses collaborateurs pour progresser dans la foi et dans le souci du bien commun. Les agapes fraternelles ont conclu les festivités.

Abbé Pasteur MANIRAMBONA