VISITE PASTORALE DE L’EVEQUE A LA COMMUNAUTE CHRETIENNE DE LA PAROISSE SAINT MAURICE DE LA 4ème DIVISION MILITAIRE
« Cet homme était Fils de Dieu» (Marc 15, 39). Cette phrase prononcée il y a plus de deux mille ans par un légionnaire romain médusé au pied de la croix quelques instants après avoir assisté aux événements tragiques qui ont abouti à la mort de Jésus était un refrain dans presque toutes les bouches lors d’une visite que Mgr Salvator Niciteretse Evêque du diocèse catholique de Bururi a effectuée jeudi 10 septembre à la paroisse Saint Maurice de la quatrième division au camp militaire de Bururi.
C’était au milieu de la matinée, quand la voiture de l’évêque du Diocèse de Bururi a franchi le corps de garde ; d’hommes en uniformes, alignés en garde-à-vous le long d’une rue qui mène à l’intérieur, ont salué son arrivée ; le clairon a sonné une musique en son honneur pendant qu’un groupe de jeunes officiers sont sortis de leurs bureaux pour souhaiter la bienvenue au visiteur. De l’autre côté des bureaux, des centaines de soldats étaient déjà en ligne, avec des bougies en mains et des chapelets autour des cous et prêts pour la procession qui n’a pas tardé à se mettre en route vers la salle prévue pour accueillir la célébration du jour.
Le mot d’accueil a été prononcé par Mr l’Abbé Eric Nkeshimana, aumônier catholique de la 4ème Division. Il a chaleureusement salué les honorables personnalités présentes et en particulier a souhaité la bienvenue à l’évêque. Mgr Salvator, pour qui c’était sa première visite depuis sa consécration en avril dernier, a annoncé que cette communauté avait la joie de recevoir ceux qui allaient être baptisés et confirmés, ainsi que ceux qui allaient recevoir, des mains de l’évêque, le ministère extraordinaire de la communion. Parmi eux, des officiers supérieurs, des officiers du commandement central et local, des sous-officiers et hommes de rangs de la communauté chrétienne du camp.
Avant de commencer la célébration eucharistique, l’Evêque a indiqué à l’assemblée l’objet de sa visite : «Je suis très content de pouvoir être avec vous aujourd’hui pour vous rendre visite, pour partager avec vous la Parole de Dieu, et pour conférer à certains parmi vous les sacrements et les ministères qu’ils ont demandé et auxquels ils se sont préparés. Je viens aussi pour vous rappeler que notre mission à nous tous les baptisés est celle d’être des témoins de la charité et de la fraternité, des témoins de la vérité et de la justice, des témoins de celui qui est ressuscité et qui est notre unique Sauveur».
La liturgie était animée par une chorale des jeunes de l’école des sous-officiers de l’armée, et appuyée par une fanfare de la Compagnie-Musique du camp Ngagara. Onze jeunes ont été baptisés, soixante cinq ont reçu la confirmation, et neuf catéchistes dont deux femmes et sept hommes ont reçu le ministère extraordinaire de la communion. Aux jeunes candidats sous-officiers qui allaient être baptisés et/ou confirmés, Mgr Salvator leur a indiqué la liste et le sens des dons de l’Esprit-Saint qu’ils allaient bientôt recevoir. La sagesse (ubwitonzi) qui consiste à «pouvoir distinguer le bien du mal et à remarquer les signes de Dieu dans la vie». L’intelligence (ubwenge) par laquelle «nous devenons capables de pénétrer et comprendre les mystères de Dieu et les saintes écritures». La connaissance (Ubumenyi) qui nous donne de pouvoir «découvrir la bonté de Dieu à travers la vie et l’environnement». La force (Ubukomezi n’ubutwari) «qui a caractérisé les saints Apôtres et les saints martyrs à l’instar de ceux de l’Ouganda et de la très courageuse Sœur Annuarita du Congo qui ont mis au défi l’orgueil du roi sanguinaire du Buganda et celui d’un officier de l’armée». Le bon conseil (Inama nziza) qui «nous fait faire le choix de ce qui convient dans des situations d’incertitude». Et enfin la piété et l’humilité (Ugusenga n’ukwicisha bugufi) qui «nous inspirent la louange, la crainte et le respect de Dieu».
La journée a été clôturée par des agapes fraternelles au cours desquelles les invités ont échangé sur divers sujets concernant l’importance d’une aumônerie au sein de l’armée. Selon le colonel Ntirampeba Pascal, Commandant de l’école des sous-officiers, «l’importance d’une aumônerie au sein d’une armée est capitale, aussi bien pour la foi des militaires catholiques que pour le côté moral de l’ensemble de tout le corps de défense». Cette noble tâche demande que l’aumônerie soit dotée de ressources et de moyens nécessaires qui aujourd’hui laissent à désirer. C’est ce que Mr l’Abbé Eric Nkeshimana Aumônier de la 4ème division avait exprimé à l’intention de Mgr l’évêque et à l’endroit du haut commandement de l’armée. En effet, il a exprimé le souhait d’une meilleure collaboration avec les prêtres qui œuvrent dans les paroisses où sont positionnés les militaires et a plaidé en faveur d’une amélioration de la formation des catéchistes militaires qu’il faudrait envoyer, selon lui, dans des écoles spécialisées de Mutumba et Muyange, et que les diplômes acquis soient pris en compte pour leurs soldes.
Pour le général Nduwayo, Commandant de l’Instruction militaire : «Les aumôniers nous rappellent sans cesse le côté moral de notre mission, ils nous référent incessamment à notre foi pendant les moments où nous faisons usage des armes que nous portons, pour que nous puissions défendre notre pays avec honneur et droiture. Pour cela je demande à tout un chacun d’être constamment à leur écoute, de les porter dans nos cœurs, de leur prêter main forte, et de leur apporter notre soutien».
Zénon Nzeyimana