COMMÉMORATION DU 50ème ANNIVERSAIRE D'ASSASSINAT DE L'ABBE MICHEL KAYOYA

COMMÉMORATION DU 50ème ANNIVERSAIRE D'ASSASSINAT DE L'ABBE MICHEL KAYOYA

Ce mercredi le 27 juillet 2022, a été célébrée une messe dans la Cathédrale Christ-Roi de Mushasha (Gitega – Burundi) pour commémorer 50 ans après la mort tragique de Mr l’Abbé Michel Kayoya au cours de la tragédie de 1972. La messe était présidée par S.E. Mgr Bonaventure NAHIMANA, l'Archevêque de Gitega en compagnie de l'Archevêque émérite et de plus de 60 prêtres.

Dans son introduction, S.E. Mgr l'Archevêque a signalé que ladite messe avait été précédée par une réunion de formation et d'information sur la vie de Mr l’Abbé Michel KAYOYA, ses principes, ses vues et ses options sur la dignité et la liberté. Au cours de Cette messe célébrée en guise d'action de grâce pour clôturer cette formation, l'Archevêque a précisé que nous allons demander le secours de notre Seigneur pour le pardon et la réconciliation dans notre pays ; l'éradication de l'ethnisme, la haine, la rancune, la jalousie, les rivalités ; l'éradication des mauvais souvenirs de notre histoire, la guérison des mémoires ; l'ouverture pour une vie nouvelle caractérisée par la paix et l'espoir pour tous les burundais ; la demande de pardon pour les tueries et tous les actes ignobles commis.

 

Dans son homélie, l'Archevêque a invité les participants à bien méditer sur les écrits de l’Abbé KAYOYA et d'en tirer des leçons en vue de vivre plus dignement, dans le strict respect de la dignité, de la liberté et de la justice envers les autres. En commémorant 50 ans après l'assassinat de l’Abbé KAYOYA, nous commémorons aussi tous les burundais morts tragiquement, tués par leurs frères. Abbé KAYOYA a subi le même sort que tous les burundais tués pour appartenance ethnique ou leurs options ou points de vue. Pour faire mémoire de lui, nous faisons mémoire à tous ces barundi pour 3 raisons :

  1. Nous devons accepter la réalité de notre histoire. Certains veulent camoufler, faire semblant que rien ne s'est passé ; d’autres ont peur d'être pointés du doigt, d'être ciblés comme complices ; d'autres encore ont peur de raviver les souvenirs et réveiller les plaies.
  2. Ne pas cacher la vérité sur ce qui s'est passé est le moyen par excellence de se libérer de la peur, de se réconcilier avec l'histoire.
  3. Révéler la vérité est un préalable pour la réconciliation. Si l'agresseur reconnaît sa faute et demande pardon, il est sur le chemin de la guérison. Aidé par la grâce de Dieu, celui qui est agressé peut pardonner, comme Jésus sur la croix, quand il a dit :"pardonne-leur..."

Nous avons une dette d'amour envers nos frères emportés par la tragédie, a-t-il rappelé. Ayons pour eux un grand respect et un esprit de compassion, en priant pour eux. Ce sont des enfants du Burundi et de l'Eglise. Nous sommes dans la communion des saints. Ayons un cœur compatissant envers les leurs encore vivant et qui ont besoin de consolation. Faisons nôtre cet adage qui dit : "Tout homme est mon frère".

Préparons un bon terrain pour notre jeunesse, préservons-les de la haine. La rancune, la jalousie, la vengeance. Ils ont besoin d'un futur rassurant garantissant la liberté. Chacun à son niveau doit être acteur du pardon, de la réconciliation, d'autant plus que notre archidiocèse, à travers le synode diocésain, a fait de ce thème son mot d'ordre. A la place du chant d'action de grâce, l'Archevêque a invité l'Assemblée à dire ensemble la prière conçue par la commission chargée du suivi de la cause de béatification des martyrs de la fraternité qui sont : Abbé Michel KAYOYA assassiné à Gitega, Père Ottorino MAULE, Père Aldo MARCHIOL et Catina GUBERT assassinés à Buyengero, mais également les 40 étudiants du Petit Séminaire de Buta.

 

Abbé Christian MANIRABARUTA