

Dimanche 21 Septembre, à la Paroisse Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus de Cankuzo, a eu lieu la célébration de la XXIème Journée Diocésaine Justice et Paix sur le thème : « Engageons-nous à nous dire la vérité sur les crimes commis, demandons-nous mutuellement pardon et réconcilions-nous. » (Twemere, tuvugane ukuri ku mabi yakozwe, dusabane Ikigongwe, dusubize hamwe)_. Les cérémonies ont été présidées par S.E Mgr Blaise NZEYIMANA, l'Evêque du Diocèse Ruyigi.
La croix, signe de réconcilaition
Les cérémonies se sont ouvertes au Stade Buhumuza par la bénédiction d'une Croix, Signe de la Justice de Dieu et de sa Paix pour l'humanité tout entière. Une marche de paix s’est ébranlée vers l'église paroissiale de Cankuzo devant laquelle a été implantée la Croix. Cette marche était animée de chants mettant en exergue la justice, la charité, l'unité et la paix.
Au début de l'Eucharistie, l'assemblée a vécu l'expérience de la démarche du Pardon et de la Réconciliation à travers trois témoignages. Les deux premiers témoignages concernaient les auteurs de crimes qui, sous l'inspiration du Saint Esprit, ont osé demander pardon aux familles des victimes.
Un triple témoignage poignant
Le premier témoignage est celui d’un Tutsi de la Paroisse Sacré-Coeur de Muyaga, colline Kigusu, qui a demandé pardon à 13 familles qui ont perdu les leurs pendant la crise de 1993. Il a avoué avoir conduit des militaires Tutsi vers ces familles qui ont tué par baillonnette les époux Hutu de ces familles.
Le second témoignage est celui d’une femme Hutu de la Paroisse Saint Joseph de Rusengo, colline Nganji, qui a tué à coups de massue le parent d’un de ses voisins tutsi. Les représentants des familles victimes ont pardonné de tout leur cœur au bourreau repenti. Et comme pour signer leur Réconciliation, ils se sont embrassés.
Le troisième témoignage a été celui d’un Tutsi de la Paroisse Saint François d'Assise de Kayongozi, colline Gashurushuru, qui a été sauvé par une femme Hutu. Celle-ci l'a caché dans un endroit épineux et l'a nourri pendant trois jours. Le rescapé a vivement remercié son sauveteur pour ce bien inoubliable qu'elle lui a fait pendant la crise de 1993.
« Seule la Vérité nous rendra libres » ( Jn 8, 32).
Dans son homélie, Mgr Blaise a fort insisté sur la promotion de la culture de la vérité: la vérité consolide l'amour, l'unité et le développement. Les amants, les époux, les autorités administratives, les politiciens et les témoins dans les divers différends doivent donc être caractérisés par cette culture de vérité. « Celui qui veut la paix dans son cœur et dans son entourage, doit impérativement revenir à Dieu » a conclu Mgr Blaise.
Les cérémonies se clôturées par les agapes fraternelles au cours desquelles des discours de circonstance ont été livrés notamment par le Curé de la Paroisse Cankuzo, le Président de la Communication Episcopale Justice et Paix, le représentant de la Société Aggiamondo, le représentant de la Commission Nationale Vérité et Réconciliation, le Gouverneur de la Province Buhumuza et Mgr l’Evêque. Tous les discours étaient centrés sur la Vérité comme pilier du Pardon, de la Réconciliation et de la Paix.
Abbé Léonidas NTAKARUTIMANA