RENCONTRER MICHEL KAYOYA ET SON MESSAGE POUR NOUS AUJOURD’HUI
Dans la matinée du jeudi 30 mars 2023, au Grand Séminaire de KIRYAMA, s'est tenue une conférence sur le thème : « Rencontre entre valeurs et cultures comme moyen d'encrage de sa propre identité et découverte de soi entre progrès et foi active : rencontrer Michel KAYOYA et son message pour nous aujourd'hui ». Les conférenciers du jour étaient Mgr Stanislas KABURUNGU, Evêque émérite du Diocèse de Ngozi et Mr l’Abbé Nestor NIYONZIMA.
Mgr Stanislas KABURUNGU, a présenté un homme ordinaire qui a vécu l'ordinaire de manière extraordinaire. Il a parlé d'un Michel KAYOYA amoureux de la vie dès le commencement, du genre humain, de sa terre natale ayant plus d'égard pour son peuple, sa langue, sa tradition, sa culture et ses valeurs, et un grand amoureux de l'histoire.
Selon l’Evêque émérite, cela se remarque amplement dans ces deux œuvres : Sur les traces de mon père (1968) et Entre deux mondes (1970). Il a combattu pour la sauvegarde du bon dans la tradition du Burundi plus spécialement du vocable théologique Imana que les premiers missionnaires voulaient remplacer par Mungu et/ou Mulungu. Son amour pour l'histoire a permis la conservation des documents sur l'Eglise du Burundi. Pour conclure, Mgr Stanislas nous a rappelé que grâce à l'amour pour l'histoire et les enseignements reçus par les premiers burundais nous avons été le premier pays d'Afrique à avoir des Evêques autochtones.
Mr l’Abbé Nestor NIYONZIMA, abordant le thème sous l'angle théologico-dogmatique, est revenu premièrement sur le combat que l’Abbé Michel KAYOYA a mené pour les valeurs culturelles burundaises. De là, il est parti pour démontrer l'importance de la culture pour le développement d'un homme. L'homme est homme par la culture, Michel KAYOYA l'avait compris car seule la culture permet un développement intégral. Pour ce faire, le conférencier a signifié la portée sociale des œuvres de ce natif de KAYOKWE, sa compassion pour la jeunesse et l'élite burundaise emportés par la paresse et l'amour du salaire sans se soucier d'un développement durable et intégrale, mais recherchant plutôt des aides même pour entreprendre le moindre projet.
Michel avait su lire les besoins du murundi écartelé entre la culture traditionnelle et la modernité et il les a proposées lors de la conférence de 1971 aux fonctionnaires de Bujumbura, en démontrant aussi que c'est en chassant les maux (comme la paresse, l'alcoolisme, la religiosité, la bougeotte sociale, le parasitisme, l'incurie, la gabegie, le péculat, la politique du ventre, l'inconscience professionnel) qui hantent le pays que nous parviendrons au développement. L'église doit s'employer à évangéliser sans promettre le ciel en oubliant qu'il faut d'abord vivre sur terre.
Vous saurez que la conférence s’est conclue sur les compléments du Recteur Mr l’Abbé Giscard HAKIZIMANA qui a rappelé l'état d'avancement du procès de canonisation de l'Abbé Michel KAYOYA et ses compagnons (les prêtres de BUYENGERO et les séminaristes de BUTA).
Diacre Tanguy Chrétien NIKEZWE