L’Eglise Catholique retire les prêtres engagés dans le processus électoral de 2015

Dans un communiqué publié le 26 mai 2015, les Evêques catholiques du Burundi ont ordonné  la démission des prêtres qui étaient engagés dans les Commissions électorales  au niveau des provinces et des communes.  Les Evêques exposent les motifs  qui sont à la base de cette décision : « Après avoir considéré la manière dont ces élections sont organisées et leur évolution actuelle ; en considérant la mission des prêtres de réconcilier les gens et de les  rassembler dans l’unité, nous avons pris le temps d’échanger à cœur ouvert avec les membres de la CENI avec qui nous avons signé la convention. Ils nous ont compris et nous les avons compris. C’est suite à cela que nous, Evêques de l’Eglise catholique, après analyse approfondie de la situation, avons estimé qu’il convenait que les prêtres démissionnent et cèdent leur travail à ceux qui peuvent continuer à organiser ces élections ».

Cette disposition est consécutive à ce que les Evêques avaient déclaré dans leur communiqué du 12 Mai 2015, où ils avaient exprimé des souhaits   et recommandations pour que le processus électoral en cours réponde aux conditions requises pour de bonnes élections crédibles. A cette occasion, ils avaient précisé que si les choses devaient continuer comme elles étaient, ils allaient devoir  se retirer du groupe des intervenants qui organisent ces élections, vu que l’Eglise catholique ne peut pas cautionner des élections pleines de lacunes.

Toutefois, les Evêques réaffirment qu’ils soutiennent  les élections et que ces dernières constituent la seule bonne voie pour un renouvellement des institutions dans le système démocratique que le  Burundi a choisi.  Eux-mêmes  assurent qu’ils iront aux élections comme tous les autres citoyens  et exhortent les fidèles d’aller, le moment venu, s’acquitter de  leur devoir de voter comme tout bon citoyen.

Les Evêques demandent aux fidèles  de bien voter en toute responsabilité, en respectant la voix de la conscience que Dieu a mise en eux, en écoutant son Esprit et en mettant en avant le bien et l’intérêt de tous.  « Que personne ne vote par menace ou intimidation de quelque nature que ce soit, ou parce qu’il a été "acheté" d’une façon ou d’une autre. Aux yeux de Dieu, il serait comme un esclave du mal. Or, cela n’est pas digne d’un enfant de Dieu ».

Les Evêques terminent leur communiqué en rappelant à tous les protagonistes en conflits que la voie d’un dialogue franc et sincère est l’unique bonne voie, et que personne ne peut s’y dérober car,  quand les gens sont de bonne foi et de bonne volonté et qu’ils se mettent en dialogue, toute question finit par trouver la meilleure solution possible.

Télécharger le communiqué