

Au lendemain de la Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, au cours de la matinée, le grand Séminaire Saint Curé d’Ars de Bujumbura, a abrité un événement de taille : la rencontre du Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat près le Saint Siège, avec les représentants des prêtres au niveau de l’Eglise au Burundi. Les évêques étaient eux aussi présents aux différents rendez-vous.
Le sacerdoce fruit de l’appel libre et gratuit du Seigneur
Le Cardinal à loué le Seigneur pour le don inestimable des prêtres fait à l’Eglise qui est au Burundi. Toutefois, il a fait savoir que le sacerdoce demeure le fruit de l’appel libre et gratuit du Seigneur enraciné dans son amour incommensurable.
« La vocation à la prêtrise est don et mystère appelé à être accueilli dans l’humilité car il n’est pas subordonné à nos mérites quelconques ; il est un don absolument gratuit ; il plonge ses racines dans l’amour infini de Dieu, a-t-il rappelé.
Accepter de répondre avec zèle et générosité
Dès lors, « le prêtre est appelé à accepter de se donner avec zèle et générosité dans l’exercice du ministère. Cela exige de persévérer et de surmonter les incompréhensions, les tentations en redisant comme Pierre : « Tu sais bien, Seigneur, que je t’aime » (Jn 21, 17). Le prêtre ne se choisit pas ses propres ‘‘Golgotha’’, il est prêt à tout assumer pourvu que le Christ soit annoncé.
Etre des prêtres ‘‘contemplactifs’’
Dès lors l’intimité avec le Christ demeure la condition de fécondité apostolique. C’est pourquoi, a-t-il indiqué, « le prêtre doit être jaloux de son temps de silence pour contempler son Maître et se laisser envoyer par Lui ; il doit tenir en tension l’attitude de Marie et Marthe afin d’être un prêtre ‘‘contemplactif.’’ »
Se mouiller pour appuyer les efforts de l’Etat
Au Burundi, l’Eglise doit accompagner les efforts du gouvernement de promotion de la réconciliation, de l’unité, de la justice et de la paix ainsi que « la vision du gouvernement de hisser le Burundi en pays émergeant en 2040 et développé en 2060. » Et, les pasteures devront garder à cœur que :
« Rechercher le développement sans sacrifier les âmes est la clé du développement authentique qui offre des garanties solides pour un réel épanouissement humain. »
Des bercails au service de la formation
Avant le discours du Cardinal, le Président de la Cecab en charge de la Commission Episcopale pour le Clergé, Mgr Bonaventure Nahimana, avait brossé l’historique du Grand Séminaire St Curé d’Ars ainsi que l’annonce de la naissance prochaine de deux autres Grands Séminaires de Propédeutique (Cibitoke et Ruyigi) en passant par l’évocation de leurs aînés de Burasira, Gitega et Kiryama.
Le prêtre est « choisi, formé et envoyé »
Il a évoqué l’année jubilaire sacerdotale des premiers prêtres burundais comme occasion d’action de grâce pour le don incommensurable du sacerdoce et le travail des premiers missionnaires. Il a indiqué que c’est une opportunité pour réfléchir sur l’identité, la mission et la vie matérielle des prêtres. Il a rappelé le pèlerinage effectué à Rome avec quelques prêtres au cours duquel le pape a insisté sur le fait que le prêtre doit se renouveler sans cesse en prenant conscience qu’il est choisi, formé et envoyé en mission. Dans cette mission, il doit se savoir apôtre artisan de l’unité et de la paix, promoteur de la réconciliation ; cela exige de lui qu’il sache être humble pour aimer, écouter, prier et servir ensemble.
Le Président de l’Union du Clergé Incardiné au niveau national, Abbé Jean Bosco Habarugira, quant à lui, a tenu à apprécier et remercier la présence du légat pontifical au Burundi, comme étant « un cadeau du ciel et une bénédiction pour les prêtres et le pays. » Il a aussi évoqué le centenaire des premiers prêtres autochtones pour, ensuite signalé la joie des prêtres à servir, soutenus par la proximité aimante de leurs pasteurs, sans oublier la bienveillance de la communauté chrétienne. « Avec elle, a-t-il souligné, les prêtres partagent les défis de l’heure, surmontent ensemble le passé lourd de l’histoire de notre pays. Mais qu’à cela ne tienne, ils s’engagent à persévérer dans la pastorale du développement humain intégral. » Dans ces efforts, le Saint Siège a toujours été proche, surtout, dans la formation des prêtres. Et comme point d’orgue, comment ne pas souligner, à grands traits, la signature de l’Accord Cadre entre le Saint Siège et l’Etat de la République du Burundi.
A l’issue de la rencontre, une Eucharistie concélébrée a été offerte dans la Chapelle de la Maison de Formation des futurs prêtres. Au cours de son homélie, le Légat pontifical, il a exprimé sa joie de se retrouver dans la maison de formation qu’il a qualifiée d’Alma Mater ou de Galilée des futurs prêtres en référence à la bourgade où le Christ a formé ses disciples. Il a rappelé les paroles du Saint Père lors du jubilé des séminaristes en indiquant qu’ils sont appelés à être vigilants pour viser l’excellence à une époque où tout semble relativisé. La question de Josué au peuple de Dieu : « Qui voulez-vous servir ? » est lancée à tout jeune en formation afin de soigner les motivations de suivre le Seigneur. Il a rappelé que Dieu reste auprès de ceux qu’il se choisit tout comme il l’a été au désert envers son Peuple élu. « Le Seigneur a posé sur chacun un regard de tendresse et d’amour et ce, de façon particulière. Car l’histoire de la vocation de chacun est une histoire d’amour avec Dieu », a-t-il souligné. Le Cardinal a indiqué la voie de la fidélité : celle de l’humilité et de l’enfance spirituelle parcourue par Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Le plus important ce n’est pas l’ampleur des activités abattues mais l’accomplissement de toute chose avec, par et pour le Christ. Par ailleurs, la simplicité à l’instar de l’enfant conduit à la confiance filiale.
Un message a été aussi adressé aux formateurs des jeunes en général : être des personnes d’amour, qui savent être proches et écouter les jeunes.
A.Eugène NSANZERUGEZE