

Dans le cadre de la célébration du jubilé sacerdotal de 100 ans au Burundi, la Conférence Épiscopale Catholique du Burundi, CECAB en sigle, a organisé un congrès national sur le sacerdoce ministériel en date du 27 au 30 Août dans les enceintes du Grand séminaire Saint Curé d'Ars de Bujumbura. Le congrès a vu la participation des évêques du Burundi, les membres des conseils presbytéraux et des prêtres qui sont en services interdiocésains.
La messe d'ouverture du congrès a été présidée par Son Excellence Monseigneur Bonaventure NAHIMANA, Archevêque de l'archidiocèse de Gitega et Président de la CECAB.
"Pour vous en effet, je suis l'évêque ; avec vous je suis chrétien. Évêque, c'est le titre d'une charge qu'on assume ; chrétien, c'est le nom de la grâce qu'on reçoit."
Partant de ces mots de Saint-Augustin dont nous célébrons la mémoire aujourd'hui, le président de la CECAB a rappelé que le prêtre n'est pas dessus des fidèles. Il est avec le peuple. Il a reçu la charge d'enseigner, gouverner et sanctifier. Pour saint Augustin, le prêtre est un serviteur. Il doit servir par l'humilité, la patience tout en sachant que le modèle c'est le Christ qui nous a plus aimés qu'il ne s'est aimé lui même. Celui qui aime le Christ aime les brebis. Le ministère sacerdotal n'est pas un honneur, c'est une charge pastorale. Nous l'exerçons en communion avec le Christ. Le prêtre est un veilleur. Il doit parler avec courage, cherchant à éclairer son auditoire, dans notre contexte sociopolitique burundais où parfois la justice est ignorée, la paix et la réconciliation devant être des thèmes incontournables dans notre prédication.
Le prêtre doit évoluer dans la dynamique de la conversion permanente. Car le prêtre peut s'égarer, abuser de son pouvoir, être confronté aux dangers de l'orgueil au lieu de rester un serviteur humble, a précisé l'évêque. Saint Augustin est resté connecté à son Pasteur. Son assurance est le Christ. Le prêtre doit chercher la sainteté par la conversion permanente. Le vrai prêtre est celui qui aime Dieu de tout son cœur et aimer le peuple et le servir jusqu'au bout, de toutes ses forces.
Après la messe solennelle, le président de la CECAB a prononcé le discours d'ouverture du congrès, où il a précisé trois éléments importants, à savoir la centralité de l'eucharistie comme réconfort pour le prêtre, source et sommet de toute activité ; la formation permanente qui doit être présente dans la vie de tout prêtre, à tout âge et c'est un devoir car condition nécessaire pour se renouveler et apprendre le sens de sa mission. Il a aussi souligné le défi de la vie matérielle du prêtre. A ce sujet, le président de la conférence a mis en garde les prêtres. Ils doivent, avant tout, chercher le Royaume de Dieu et aimer l'Eglise. Il a terminé son discours en avouant que les évêques sont conscients de ce défi relatif à la vie matérielle et qu'ils cherchent comment y répondre. «Toutefois, nous ne pouvons pas le résoudre sans vous», a-t-il souligné. «Nous devons d'abord bâtir l'Eglise, nous sacrifier pour elle», a-t-il ainsi martelé et conclu son allocution.
Vous saurez que ce congrès rentre dans le cadre du jubilé sacerdotal avec l'objectif de mener un débat sur la vie sacerdotale, après 100 ans de l'ordination des premiers prêtres, à savoir les abbés Patrice NTIDENDEREZA et Émile NGENDAGENDE. Deux thèmes conduiront le débat, à savoir "L'identité et la mission du prêtre dans le contexte socio-culturel du Burundi" par Monsieur l'abbé Privat Ndereyimana, Recteur du PS de Mureke et " la vie matérielle du prêtre diocésain dans le contexte socio-culturel du Burundi" par S.E Mgr Léonidas Nitereka, Évêque de Rutana.
A Romain NDIHOKUBWAYO