En mémoire des trois missionnaires xavériens assassinés à Buyengero en 1995

En mémoire des trois missionnaires xavériens assassinés à Buyengero en 1995

Le 30 septembre 2022, le diocèse de Bururi a célébré, dans la paroisse de Buyengero, le 27ème anniversaire de la mort des trois missionnaires xavériens P. Ottorino Maule, P. Aldo Malchior et Catina Gubert. La commémoration de cet événement a été débutée par une messe présidée par Son Excellence Monseigneur Salvator NICITERETSE, évêque du Diocèse de Bururi.

Autour de l’Evêque étaient plusieurs prêtres du Diocèse et ceux venus d’ailleurs, religieux et religieuses en particulier ceux de la Congrégation des missionnaires Xavériens, ainsi que de nombreux fidèles de la paroisse Buyengero et ceux des paroisses limitrophes, ont pris part à cette célébration.

Une atmosphère d’un recueillement profond se lisait sur les visages de tous les participants. C’est dans ce climat que l’évêque a béni les tombes où reposent les trois missionnaires. Dans ce lieu saint, il a rappelé le lien indissoluble qui nous unit à ceux qui nous ont précédés ayant le sceau de la foi en Jésus Christ et surtout il a précisé le sens du sang versé par ceux qui sont morts en cherchant le bien du prochain pour l’amour de l’Evangile. La suite de la célébration s’est déroulée dans l’église paroissiale qui était pleine à claquer. Une belle organisation liturgique faite de chants et les danses permettait d’honorer la mémoire de ces missionnaires qui se sont sacrifiés pour le peuple de Dieu.

Ces ouvriers de l’Evangile d’origine italienne ont trouvé la mort en 1995 à Buyengero pendant les événements douloureux qui ont endeuillé notre pays. L’amour vers le prochain, marqué par la détermination, leur avait fait rester au Burundi malgré la situation sombre que le pays était en train de traverser. Ainsi le secours porté à la population éprouvée par la guerre et leur présence qui était un signe de consolation et de voix pour les sans voix, les ont conduits à risquer leur vie.

Dans son homélie, en se référant aux textes choisis pour la circonstance (Rm 5, 5-11 ; Mt5, 1-1), l’évêque a rappelé avant tout que c’était une belle occasion de se souvenir en commémorant, de prier et de remercier Dieu pour le bien qui a été réalisé par ses envoyés. Par leur engagement et leur dévouement, Dieu a accordé tant de grâces dans la paroisse Buyengero, dans d’autres paroisses où ils sont passés et même dans leur pays d’origine d’où ils étaient avant de venir au Burundi. Il a, ensuite, poursuivi la méditation en donnant l’idée principale selon laquelle « l’espoir que nous avons de leur part ne nous déçoit pas ». Ainsi trois points essentiels ont été développés pour aider tous les participants à se situer dans cette célébration.

  • Jésus est mort quand nous étions encore pécheurs et ces envoyés de Dieu ont cru en lui ;
  • Où se trouve cet espoir et comment ils ont suivi Jésus et mis en pratique les béatitudes ;
  • Le point qui concerne leur béatification.

Avec une voix qui touchait le cœur de tout un chacun, Mgr Salvator a donné un message plein d’espoir en insistant sur le sacrifice du Christ par lequel il a offert la vie pour tous les hommes pécheurs. Le sang du Christ versé sur la croix a permis la rédemption de tout le genre humain et a donné l’identité d’être pleinement fils de Dieu. « Voilà pourquoi ils sont venus faire une mission au Burundi sans avoir peur de la pluie, du soleil, de la faim, acceptant de faire des voyages passant par les montagnes sans avoir peur des difficultés, en évitant de mettre de l’avant le confort et les biens matériels de leur pays d’origine, un pays développé ».

Leur présence ici chez nous montre comment ils ont suivi la voie des béatitudes que nous trouvons dans les saintes écritures, a-t-il ajouté. Dans la prédication, il n’a pas oublié de rappeler à tous que la vie humaine est sacrée et c’est pour cela qu’il faut la respecter parce que l’être humain a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ceux qui ont osé commettre des crimes n’ont rien gagné !

A la fin de la célébration un moment de vivre des agapes fraternelles a permis aux divers invités d’échanger quelques mots. Ce geste de bienveillance et de communion a offert un climat familial qui donnait un reflet de la réalisation du rêve qu’avaient P. Ottorino Maule, P. Aldo Malchior e Catina Gubert pendant leur mission dans cette zone du pays. Comme missionnaires, ce climat familial ne pouvait être pensé que grâce à l’Evangile qu’ils annonçaient et le concrétisaient par le service aux plus vulnérables.

Le Seigneur les accueille dans son royaume et qu’ils intercèdent pour nous.

A. Pasteur Manirambona.