CELEBRATION DU JUBILE D’OR DU COPED

CELEBRATION DU JUBILE D’OR DU COPED

A l'occasion de son Jubilé de 50 ans, le Conseil pour l’Education et le Développement (COPED) du diocèse catholique de Bururi, a organisé, en date du 03 octobre 2024, auprès du jardin public à Bujumbura, la journée « portées ouvertures » ; et le lendemain 04 octobre, a eu lieu la célébration proprement dite du Jubilé chez les Pères Dominicains à Kinanira (Bujumbura). Les cérémonies ont commencé par la célébration eucharistique présidée par S.E. Mgr Salvator NICITERETSE, évêque du diocèse de Bururi.

Dans son homélie, il est revenu sur trois points importants à savoir : l'évaluation du pas franchi en ces 50 ans par le COPED, les remerciements et enfin la dignité de la personne humaine dans le développement. C'est à travers ces aspects qu’il faut comprendre la mission accomplie par le COPED dans son histoire. Créé en 1974 par feu S.E. Mgr Bernard BUDUDIRA, deuxième évêque du diocèse, ayant comme statut de bureau diocésain de développement appelé « Conseil pour l’Evangélisation et le Développement », il deviendra en 1989 une Association Sans But Lucratif (ASBL) agréée et prendra le nom de « Conseil pour l’Education et le Développement » (COPED).

Sa vision originelle était de « Créer un monde sans ignorance, sans maladie et sans faim ». Une telle vision a été déterminante étant donné que le COPED est né au lendemain de la guerre de 1972 qui a endeuillé le Burundi. Il fallait gérer les séquelles et les impacts par des démarches pouvant préparer un développement durable dans l’optique du retour à la stabilité du Burundi. « La paix et l’autre nom du développement », comme le disait le Pape Paul VI.

Le mot « Jubilé » rappelle, dans la tradition juive, une voix qui retentissait le jour  du Yom kippour pour annoncer  l’année sainte. En effet, le peuple juif était invité à manifester  qu’il voulait se délier des embûches du péché. Ainsi, célébrer 50 ans d’existence « Peut donner une occasion pour faire une évaluation afin de voir si nous avons l’intention d’être déliés  du péché qui nous empêche de bien vaquer à nos activités (…). Il faut bien évaluer là où nous avons pu faire un pas en avant et là où nous avons failli pour demander pardon », a renchéri Mgr Salvator.  En outre, pour lui, le Jubilé devient l’occasion propice pour chanter le Magnificat comme la Sainte Vierge Marie pour exprimer la gratitude.

En effet, « Le COPED a commencé avec peu de moyens et jusqu’en 1991, il comptait six personnes ; aujourd’hui, il enregistre plus de 200 personnes qui ont reçu l’emploi et travaillent pour le bien de l’homme et de la société ». L’évêque de Bururi n’a pas manqué de remercier S.E. Mgr Bernard BUDUDIRA qui a fondé le COPED en 1974 ensemble avec les prêtres et les laïcs. Le Seigneur lui avait donné ce don d’avoir une vision pour promouvoir l’homme dans son intégralité.  « Nous ne pouvons pas nous occuper seulement des sacrements en oubliant ce qui promeut la dignité de l’homme dans son intégralité (...) Quand l’homme a faim et ne parvient pas à envoyer ses enfants à l’école, sa dignité est compromise. En ce cas, l’évangile ne peut pas passer : "ventre affamé n’a pas d’oreille". Les projets du développement nous engagent dans le plan de Dieu : “Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli (...).” (Mt 25, 35). Notre devoir est de construire le tissu social en cherchant de promouvoir la dignité de la personne humaine grâce au dévouement du  COPED, a-t-il martelé.

L’engagement du COPED montre combien l’Eglise est toujours préoccupée par le bien de l’homme. En effet, elle essaie de chercher des moyens qui puissent aider à sauvegarder sa dignité de créature faite à l’image et à la ressemblance de Dieu. Selon le Concile Vatican II « L’activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s’acharnent à améliorer leurs conditions de vie, correspond au dessein de Dieu » (Gaudium et spes, § 34).

Après la messe, il y a eu le moment de suivre les discours de circonstance qui ont permis de connaître concrètement comment le COPED vit sa mission. En effet, le directeur national, Mr l’Abbé Gratien NIYUHIRE, a indiqué les actions du COPED en toutes ces années de service auprès du peuple; celles-ci ont été menées dans quatre secteurs à savoir : la promotion de la santé communautaire, préventive et curative ; l’accès à une alimentation suffisante et équilibrée (sécurité alimentaire); l'accès à une éducation de qualité et une formation à l'insertion au monde du travail; et enfin la protection de l’environnement et conservation des ressources naturelles. Pour un développement durable, les efforts ont été concentrés sur les interventions inclusives en matière d’urgence et humanitaire, de genre et de jeunes, la réinsertion socio-économique des vulnérables. Cela a donné la possibilité de mettre l’accent sur le choix préférentiel pour les pauvres. Ce souci de l’Eglise pour promouvoir la dignité de la personne humaine qui se remarque à travers les actions du COPED ne pourrait pas se réaliser sans la collaboration avec le Gouvernement du Burundi qui, par son représentant en ce Jubilé, a exprimé ses remerciements à l’Eglise pour tout ce qu’elle fait en vue du développement intégral de la personne humaine et de la stabilité du pays. En outre, S.E. Mgr Salvator a exprimé sa gratitude envers le Gouvernement.

Rappelons que l’«Accord-Cadre» entre l’Etat du BURUNDI et le Saint-Siège permet la collaboration dans les différentes activités de l’Eglise. Cet Accord a été une valeur ajoutée pour l’efficacité de la mission de l’Eglise. Dans son champ d’action, le COPED a pu travailler et réussir ses projets grâce aux bienfaiteurs qui ont eu confiance en sa mission ; l’évêque les a vivement remerciés. Signalons également que ce jour du Jubilé a été enrichi par la conférence du Professeur Léonce NDIKUMANA, qui a développé le thème: « Le développement intégral de la personne humaine au Burundi en 2024 ».

Abbé Pasteur MANIRAMBONA