VINGT NEUVIEME COMMEMORATION DE L’ASSASSINAT DES TROIS MISSIONNAIRES XAVERIENS

VINGT NEUVIEME COMMEMORATION DE L’ASSASSINAT DES TROIS MISSIONNAIRES XAVERIENS

Le lundi 30 septembre 2024, S.E. Mgr Salvator NICITERETSE, évêque du Diocèse catholique de Bururi, a présidé la célébration de la commémoration du 29ème anniversaire de l’assassinat des trois missionnaires xavériens assassinés dans la Paroisse de Buyengero en 1995.

Cet événement a vu la participation de certains prêtres du Diocèse, une représentation de la Congrégation xavérienne et une foule immense des chrétiens de la paroisse. Il s’agit d’un évènement qui fait partie de l’histoire sombre que le Burundi a connue dans certaines périodes quand il a vu la disparation de ces fils et filles qui sont morts assassinés ! Les différents maux dont le pays souffre sont multiples à savoir la pauvreté, les maladies épidémiques etc., mais le meurtre reste injustifiable. Et ce mal n’a pas épargné les Pères Ottorino Maule, Aldo Macchiore e la laïque Catina Gubert, missionnaires xavériens venus au Burundi pour annoncer l’évangile. Leur présence était et  restera un signe éloquent des fruits de l’évangile.

Dans son homélie, l’évêque a rappelé certaines dates qui indiquent les moments de souffrance causés par des crimes sans nom et a souligné que l’origine profonde de ces derniers se trouve dans le cœur de l’homme qui s’éloigne de Dieu et tombe dans l’égoïsme. « Il est temps d’abandonner cette logique de la violence (kuva ibuzimu tukaja ibuntu) », a-t-il insisté. En faisant une lecture de l’histoire du Burundi, les nouvelles générations peuvent se rendre compte qu’il y a beaucoup de choses que celles précédentes n’ont pas pu réaliser mais cela ne doit pas être un motif pour baisser les bras. Au contraire, cela doit stimuler tout le monde à œuvrer pour une culture de paix. En effet, Dieu  a donné à l’homme l’intelligence pour qu’il apprenne à faire un discernement afin qu’il ait une  vie paisible: « Vois, je mets aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. Car je te prescris aujourd'hui d'aimer l'Eternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies et d'observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l'Eternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu vas entrer en possession (...) » (Dt 30, 15). Ainsi, l’évêque a insisté sur ce passage pour inviter tout le monde à respecter la vie de l’homme; laquelle vie créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, sa vie est sacrée. Dans ce sens, chaque chrétien est appelé à œuvrer pour la justice, le bien des autres, pour une société où règne l’amour.

Il a invité tous à être les artisans de la paix. L’événement qui a frappé la zone de Buyengero, interpelle tout un chacun à combattre la violence et tout ce qui peut menacer la vie humaine. En effet, « Ni l’Etat, ni les associations, ni les organisations de n’importe quel genre ne peuvent s’arroger le droit de porter la violence à la vie humaine (...). Tuer l’autre, c’est se tuer soi-même et prendre sa vie comme un objet », a fait savoir Mgr Salvator. De plus, Dieu nous appelle à la conversion, raison pour laquelle, il faut abandonner la voie de la haine, de l’injustice, de la vengeance, des divisions ethniques, régionales etc.; il faut éviter de conserver la haine dans son propre cœur « Au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 cor 5,20). Cette invitation pose les bases pour qu’il y ait de l’harmonie dans la société. Sur ce, l’évêque s’est appuyé sur la citation de Martin Luther King: « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots » et  l’évangile abonde dans le même sens « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même (...) » (Lc 13,3).

Le sang des trois missionnaires montre un signe d’espoir qui ne déçoit pas. Ils étaient venus pour annoncer l’évangile et malgré les conditions difficiles sur les routes ils n’avaient pas peur, ils ont expérimenté la faim, la fatigue dans leur mission mais ils continuaient à semer l’amour, à aider les pauvres, les veuves. « Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, et ce dès maintenant! Oui, dit l'Esprit, ainsi ils se reposent de leurs travaux, mais leurs œuvres les suivent » (Ap 14,13).

Vous saurez qu’un moment des agapes  fraternelles a conclu la journée donnant ainsi la possibilité d’échanger et de faire des présentations des jeunes novices en formation dans la Congrégation des missionnaires xavériens et des laïcs engagés dans cette Congrégation. L’évêque a remercié tous ceux qui étaient venus faire mémoire de ces ouvriers apostoliques assassinés à Buyengero. Il a promis qu’il y aura dans les années prochaines une Paroisse gérée par les xavériens pour que le lien qui les unit avec le Diocèse se maintienne à jamais. Rappelons aussi que le procès de béatification des trois missionnaires ensemble avec les 40 jeunes martyrs de Buta et l’Abbé Michel KAYOYA est en cours.

Abbé Pasteur Manirambona