ENTRETIEN DE L’EVEQUE AVEC LE PERSONNEL SOIGNANT DE L’HOPITAL MUYINGA

ENTRETIEN DE L’EVEQUE AVEC LE PERSONNEL SOIGNANT DE L’HOPITAL  MUYINGA

« Le substantif “personne” doit toujours primer sur l’adjectif “malade”. Avant qu’un sujet soit accueilli comme malade, il doit être accueilli comme personne digne d’amour, qui a besoin d’affection et capable de relation » (S.E. Mgr Joachim NTAHONDEREYE)

Son Excellence Monseigneur Joachim NTAHONDEREYE a eu un entretien avec le personnel soignant de l’Hôpital de Muyinga. Sous l’invitation du Médecin Directeur de l’Hôpital, Docteur Abadie MUNYENTWARI, cet entretien a eu lieu ce mardi 24 avril dans les enceintes dudit Hôpital.

Dans son exposé, l’Evêque a fait le tour des origines de l’idée de créer des Hôpitaux. Il a dû relever que dès ses débuts, la construction des hôpitaux était toujours liée à la divinité. C’est par exemple Asclépios qui est le dieu de la médecine en Grèce antique. Même les romains ont pu emprunter cette idée. C’est pourquoi on construisait un temple en son honneur à côté des salles des eaux thermales, des salles des gymnases et bibliothèques de lectures. C’est là où est née la construction des Hôpitaux universitaire afin de s’exercer à ce métier de médecin.

C’est pourquoi même quand les missionnaires sont venus, ils n’ont jamais séparé le témoignage de la foi en Jésus Christ et la construction des écoles et des Hôpitaux. Ce sont deux biens venus en parallèle et complémentaire. D’où le souci de l’Eglise, même en dehors des hôpitaux non gérés par lui, de se préoccuper de nommer un aumônier dans chaque hôpital pour que la vie professionnelle soit nourrie par l’Evangile de la résurrection. Ces Aumôniers ne sont pas seulement pour les malades alités dans ces Hôpitaux mais aussi pour le personnel soignant.



C’est pourquoi l’évêque s’est posé la question de savoir : « Quand nous venons demander du travail à l’hôpital comme personnel soignant, sommes-nous poussés par cette unité du corps qui a toujours accompagné le service de la santé » ?

L’âme a besoin du corps comme le corps est unifié par l’âme. Ainsi, le personnel soignant ne doit jamais séparer le corps et l’âme de ceux qui viennent se faire soigner. Dans l’exercice du métier de service soignant, le substantif « personne » doit toujours primer sur l’adjectif « malade ». Avant qu’un sujet soit accueilli comme un malade, il doit être accueilli comme personne digne d’amour, qui a besoin d’affection et capable de relation. Par conséquent, dans tout ce que nous faisons, tachons de nous préoccuper du bien intégral de tous ceux qui viennent vers nous, le corporel et le spirituel. Ceci nous appelle à acquérir non seulement le savoir et la technicité nécessaires pour le soin des patients mais aussi avoir de l’humanité en nous.

En terminant son exposé, il a invité tout en chacun de raviver notre volonté pour que notre vie puisse avoir de la saveur afin de nous préparer à vivre l’éternité avec Dieu. Puisse cette complémentarité continuer à nous caractériser pour le bien intégral de nos malades.

Les différentes interventions des participants montraient combien ils ont été touchés par cet entretien et ont eu l’occasion de demander à Monseigneur l’Evêque la construction d’une Chapelle à l’intérieur de l’Hôpital de Muyinga afin que les malades, leurs gardes et le personnel soignant puissent avoir un lieu digne pour rencontrer le Seigneur.



Abbé Evariste HARERIMANA

SAVACOM