LA LUTTE CONTRE LE CHOMAGE DES JEUNES AU BURUNDI, UN PARI A GAGNER

LA LUTTE CONTRE LE CHOMAGE DES JEUNES AU BURUNDI, UN PARI A GAGNER

Depuis quelques années, au Burundi, l'Etat, les ONG et la société civile s'activent pour chercher des solutions à la problématique du chômage. Il y a eu également création de l'Office Burundais de l'Emploi et la Main d'Œuvre (OBM), qui participe à l'identification des chômeurs, à leur classement selon les variables d'âge, du sexe et du niveau d'instruction. Malgré cette initiative, le problème de chômage persiste. Comment peut-on parier à ce défi pour maximiser le taux d'emploi de ces jeunes?

L'analyse du problème de chômage des jeunes Burundais repose sur plusieurs aspects. Il convient toutefois d'en revenir à la stratégie des intervenants dans ce secteur pour savoir comment ils agissent sans savoir le nombre de personne qui sont réellement en situation de chômage et comment ils instaurent des programmes de formation-emploi et de reconversion professionnelle pour la création des microprojets de développement, dans la mesure où l'Etat et le secteur privé ne parviennent pas à embaucher tous les demandeurs d'emploi.

Pour comprendre le chômage et son ampleur sur les jeunes Burundais

Le chômage désigne l'état des personnes sans emploi, disponibles pour travailler et recherchant activement l'emploi. En application de la définition internationale adoptée en 1982 par le Bureau International du Travail (BIT), un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus), qui répond simultanément à trois conditions: être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé au moins une heure durant une semaine de référence; avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois; et être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours. Un chômeur, au sens du BIT n'est pas forcément inscrit à l'OBM.

Bien que le chômage soit une réalité au Burundi, il n'y a malheureusement pas des statistiques nettes et globales assez actualisées qui montrent les effectifs des chercheurs d'emploi. En effet, une étude récente réalisée auprès de 790 jeunes sur l'emploi et l'autonomisation des jeunes au Burundi donne une idée sur la répartition des chercheurs d'emploi selon les régions.

Le milieu rural comporte 55,4% de chercheurs d'emplois alors qu'en milieu urbain les chiffres de demandeurs d'emplois culminent à 65,4%. Et, selon les régions, la même étude montre que dans la région centre du pays, 52,5% des jeunes sont en quête d'emploi, pour la région Centre Est, ils sont à 55,4%. Dans la région Nord, 54,9 % des jeunes n'ont pas d'emploi. Par ailleurs la région Sud enregistre un record de ceux qui ont un emploi. Seuls 38,1 % des jeunes ne travaillent pas. En outre, les données de l'enquête sur les conditions de vie des ménages au Burundi de 2014, le taux de chômage est de 2,4%.



Le chômage des jeunes au Burundi, un pari à gagner

Le chemin est encore long dans ce domaine pour éliminer à jamais le phénomène du chômage. En conséquence, plus le chômage perdure, plus l'économie du pays est affectée. Cette situation, dans un pays en voie de développement comme le Burundi, a des effets sur la vie de la société. Le nombre de personne constituant la population active étant inférieur à celui de la population dépendante, cela signifie donc qu'il y a plus de bouches à nourrir, alors que la productivité reste statique. Cela est dû au fait qu'il y a beaucoup d'individus en âge de production qui ne produisent pas, mais qui vivent au dépend des autres.

Face à l'insuffisance des solutions apportées par l'Etat et ses partenaires à ce problème, il importe que les jeunes doivent donc être impliqués au premier plan dans la résolution de cette équation à plusieurs inconnues. L'Etat, les ONG, les jeunes et les parents doivent contribuer, chacun à son niveau et selon ses responsabilités pour réduire le chômage et ses effets. Oui, l'OBM a déjà organisé des séances de formation pour reconvertir des détenteurs des diplômes dont l'accès au travail est difficile, mais il reste un autre volet à explorer: développer des programmes permettant à ces jeunes d'être compétitifs dans plusieurs activités relevant de leur domaines de formation ou de reconversion professionnelle.

Il est donc urgent de réaliser des études qui couvrent tout le territoire national pour actualiser les données afin de prendre des mesures conséquentes sur la problématique du chômage. La Banque d'Investissement pour les Jeunes (BIJE), officiellement inaugurée en Mars 2020 à Gitega, et qui est venue comme une solution pour réduire le chômage chez les jeunes, n'est qu'une des voies de sortie aux jeunes qui s'indignent du manque de ressources financières pour leurs projets de développement économiques selon le droit burundais. Mais qu'il soit alors bien compris que la problématique du chômage concerne tout le monde, le premier pas restant celui de ces jeunes à s'organiser en associations, en coopératives ou en entreprises, comme il leur a été demandé.

Daniella Keza, stagiaire au CEDICOM