MESSE CHRISMALE A LA CATHEDRALE REGINA MUNDI DE BUJUMBURA

MESSE CHRISMALE  A  LA  CATHEDRALE  REGINA  MUNDI  DE  BUJUMBURA

Pour S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa, la célébration de la messe Chrismale est une occasion pour les prêtres de rendre grâce à Dieu pour la mission qu'Il leur a donné de guérir les maladies du corps et de l'esprit, de par l’onction reçue lors de leur Ordination sacerdotale.

Chaque année, pendant la semaine sainte (mercredi ou jeudi saints), dans tous les diocèses du monde, prêtres, diacres, religieux et fidèles se réunissent autour de leurs Évêques pour célébrer ensemble une messe dite chrismale afin de manifester l'unité de toute la communauté. Lors de la messe chrismale de ce 08 Avril 2020, les prêtres de l'Archidiocèse de Bujumbura s'étaient réunis à la Cathédrale Régina Mundi, autour de S.E Mgr Gervais Banshimiyubusa, l’Archevêque de l'Archidiocèse de Bujumbura. Ce fut l'occasion pour les prêtres de renouveler leurs engagements sacerdotaux.

« La messe chrismale », du grec «Khrísma» qui veut dire «Huile» ou «onction», est une cérémonie au cours de laquelle l'Evêque consacre l’huile qui servira pour les baptêmes célébrés lors de la Vigile pascale et tout au long de l'année liturgique ; celle-ci servira aussi pour les sacrements de la Confirmation et de l'Ordre. Il consacre également des huiles pour les infirmes et pour les catéchumènes.

L'onction renvoie à l'huile, qui fait elle-même référence au roi ou au prêtre qui étaient oints dans l'Ancien Testament, c'est-à-dire pénétrés de la présence divine. Saül et le Roi David, tous les deux, ont été oints par Samuel. C'est d'ailleurs de ce mot «Khrísma» que dérive aussi le nom du «Christ» et de «Chrétien», le même Christ en qui l'onction a été révélée en plénitude dans le Nouveau Testament: «L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction» (Luc 4,18), où Jésus reprend la citation du prophète Isaïe (Is.61, 1).

L'Archevêque de Bujumbura a indiqué trois rites essentiels attendus au cours de cette célébration: la réunion en communion de tous les prêtres de l'Archidiocèse - à l'instar des apôtres dans le Cénacle - un rite qui normalement est célébré le Jeudi saint au matin, mais pour lequel la cérémonie peut être avancée à un autre jour de la Semaine sainte; le renouvellement des vœux sacerdotaux par les prêtres afin de se remémorer de leurs engagements à vivre la chasteté et la fidélité; et le rite de bénédiction des huiles.

Comme c’est déjà indiqué, avec la consécration du saint Chrême, deux autres huiles ont également été bénites lors de cette célébration: l'huile des catéchumènes qui servira dans les célébrations préparatoires au baptême des adultes (ou les enfants d'âge scolaire), et l'huile des malades qui servira dans la célébration du sacrement d'Onction des malades.



«Le rite de la bénédiction du saint Chrême a une signification très profonde en ce qu'il nous rappelle que nous aussi, avons été oints de ce même Chrême lors de notre Ordination, et que le sacrément que nous avons reçu appelle aussi une certaine vocation: le Ministère sacerdotal a pour vocation d'évangéliser le monde en prêchant le royaume de Dieu, et guérir les malades», a expliqué l'Archevêque, en récitant l'Evangile selon Saint Luc (Luc 9, 2).

Pour Mgr Gervais, la célébration de la messe Chrismale est une occasion de rendre grâce à Dieu pour la mission qu'Il a donné aux prêtres de guérir les maladies du corps et de l'esprit. Il a, par là, rappelé l'existence de certaines aumôneries des Hôpitaux, mais aussi les prêtres, les religieux et les laïcs œuvrant dans le secteur de la santé.



Venu le moment de la bénédiction du Saint Chrême, l'Archevêque a d'abord effectué un mélange de cette huile avec une substance odoriférante, puis il a prononcé une prière de consécration afin que le Dieu Père, Tout-puissant, par son Esprit, puisse la bénir, et que tous ceux qui en recevront l'onction en soient pénétrés au plus profond d'eux-mêmes et deviennent capables d'obtenir le salut.

A l'origine, le saint Chrême est un mélange d'huile et de baume, dans lequel on ajoute d'autres substances odoriférantes, comme du safran, de la cannelle, ou de l'encens blanc. Le droit canon recommande qu'en mélange à l'huile d'olive, il est autorisé l'usage du baume. Et le Pape Léon XIII a permis, sous certaines conditions, l'usage de l'indigotier. Selon le code de droit canonique, can. 847 §1 et Rituel pour l'onction des malades, promulgué par Paul VI, 30 novembre 1972, la législation de l'Eglise permet d'employer, outre l'huile d'olive, d'autres huiles végétales naturelles pour la confection des saintes huiles.



Michel Nibitanga, CEDICOM